Il n'y a pas longtemps Will Smith commentait le comportement ahurissant de bêtise de son fils Jaden sur les réseaux sociaux en ces termes: "Moi aussi quand j'avais 14 ans, j'étais aussi un imbécile. Mais j'étais un imbécile tout seul dans sa chambre, le monde entier n'était pas au courant". C'est cette période appelée ailleurs "années 90" qui a inspiré le nouvel album de O Paôn.
Projet de la dessinatrice québécoise Geneviève Castrée (proche de bien des manières du génial Phil Elverum de Mount Eerie/The Microphones, ce qui nous rappelle qu'il serait grand temps qu'on vous parle de son nouveau Sauna), O Paôn trace une longue ligne de soufre partant des sonorités doom light de Earth aux saturations du Green Mind de Dinosaur Jr avec une pointe de francophonie morbide assez réjouissante. Autrement dit pas sûr que ça intéresse les gens nés après 1989 qui se ruent pourtant sur Joey Bada$$ mais très sûr que si vous vous rappelez de l'époque du téléphone fixe, et que vous promener en ville vous donne envie de partir au fond d'une forêt tricoter des pulls en laine brute, vous serez aspirés par le premier meilleur disque nostalgique de 2015 (Grouper ayant sorti le meilleur de 2014). Ce disque a été bien entendu enregistré dans une église et il y a quelques sonorités médiévales. En gros on sait où on va et c'est très bien comme ça.
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