Je préviens tout de suite, les quelques lignes ci-dessous vont sentir très fort la partisanerie et la mauvaise foi sous les bras. Je tiens l'annonce de la sortie du nouvel album solo de Nedelle Torrisi à la rentrée pour la meilleure nouvelle musicale de ces dernières semaines et le premier qui trouvera quelque chose à redire sur la qualité de l'avant-goût qui en est proposé ci-dessous prend le risque inconsidéré de m'entendre ergoter en long et en large, avec force arguments biaisés et chantage affectif, au sujet de sa trempe, sa grâce et sa formidable singularité si je le ou la choppe au fond d'un bar, d'un disquaire ou d'une ruelle ensoleillée.
Nedelle donc, c'est cette belle plante de Californie au brin de voix désueto- anachronique qu'on avait découverte via quelques disques pas terros de folk en bois sur Kill Rock Star, puis dont on était tombé raide amoureux pour les deux albums doux-dingues de Cryptacize, le trio qu'elle anima un temps avec l'ex Curtains Chris Cohen (si vous passez souvent ici, vous comprenez la fixette). Perdue depuis quelques temps dans les limbes de l'indie star system, on l'a entendue zoner avec le big band de Sufjan Stevens, le Blood Orange de Dev Hynes, Saturday Looks Good To Me ou le Haunted Graffiti d'Ariel Pink. De fait, on n'attendait qu'une chose, c'est qu'elle se ressaisisse et nous ponde enfin quelque chose de plus que trois démos synthpop bricolées dans Garageband pour son petit site.
Voilà donc le bidule et malgré la pochette façon chanteuse-à-voix de Belgique (mon dieu, ce gros pull), on y adhère sans ambage. Produite par Kenny Gilmore de Haunted Graffiti, c'est une jolie hybridation de bouts de trucs 80s qui paie autant son tribut à Cindy Lauper qu'à Yes ou Brandy & Monica (sautez direct à 2.15 si vous me croyez pas). Sur le papier, c'est tout ce que l'indie rock contemporain ne devrait pas faire. Dans l'oreille, autour de la cinquième écoute consécutive, c'est le seul truc d'electropop indie US tolérable - que dis-je, appréciable - de ces 2 dernières années. Traitez moi de tous les noms, je sais que j'ai raison.
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