L'autre jour, en browsant les crédits du premier album de Charli XCX sur sa page wiki (me demandez-pas pourquoi, lisez plutôt ça), j'ai été très surpris de trouver le nom de Gold Panda dans les producteurs de ce machin:
Charli XCX - You (Ha Ha Ha) [Official Video]
03:09
La jeune garde électronique qui se trouve sollicitée par la jeune génération de néo-monstres MTV, ça a le goût de l'ordre des choses, c'est vieux comme la pop et ça ne devrait surprendre personne. Mais comme pour Tokimonsta qui tourne avec Diplo et Skrillex et qui signe sur "le label emblème de de la grosse EDM qui tâche" (
je m'autocite), le raccord entre le réel criard et dur à déchiffrer de la bubblegum pop contemporaine et l'indie electronica kaléïdoscopique née à la conjonction de J Dilla et Slowdive a quelque chose du
paradoxe spatiotemporel.
IRL, à une autre époque, les kids adeptes de Charli XCX et les rêveurs fans de Gold Panda se seraient méchamment mis sur la gueule.
Sur "You (Ha Ha Ha)", on entend bien sûr par quel biais superficiel l'hybridation a eu lieu - la forme, rien que la forme, les cymbales étouffées ou le gimmick de voix pitchées en choeur - mais on se pose tout de même la question: nos enfants célébreront-ils un jour Gold Panda comme on célèbre aujourd'hui Jack Nitzsche, Norman Whitfield ou Phil Spector? Et ce "Brazil" au joli beat rapide a-t-il le potentiel du "Scary Monsters and Nice Sprites" de Skrillex ou du "D.A.N.C.E." de Justice? Vous connaissez déjà la réponse à ma question idiote mais je me demande tout de même quel sort les générations futures, celles de dans un mois ou de dans dix ans, réserveront à ce prototype de musique rêveuse et somme toute
abstraite qu'est l'art délicat de Gold Panda.