Il fallait bien un moment que les producteurs de chambre s'emparent du revival new age qu'on nous vend un peu partout depuis maintenant quelques années. Comme tout objet culturel est aujourd'hui une niche, et donc une hype en puissance qui ne demande qu'à s'éclore, le genre suscité autrefois voué aux gémonies et abonné dans l'imaginaire collectif (tout du moins en surface) aux séances de tai-chi et aux légumes vapeur se retrouve aujourd'hui réinvesti et transformé en un objet de séduction par de jeunes gens qui savent probablement à peine qui est Vangelis - ce qui n'est pas un souci en soi.
Dernier exemple en date de ce rhabillage printanier : Sunshower, jouvanceau producteur de Glasgow qui, après avoir fait de la disco 80's pas très ragoûtante, présente avec son maxi gratuit Arcadia (on notera que dans le titre comme dans la présentation, les intentions chill clignotent bien comme il faut) une pop qui lorgne plus le bien-être désinvesti et la farniente azuréene que la méditation trancendantale. C'est le genre de musique qu'on trouvera éternellement dans les coins et recoins d'Internet, une pop easy listening qui se mouvra au gré des modes du moment (aujourd'hui une new age infantilisante, hier la chillwave et la pop hypanogique) pour n'en retirer que le suc béat. C'est en tout cas ce qu'il nous faut en cette journée de Pâques mi-concernée, mi-paresseuse : de la musique papier peint dont tous les compteurs sont allumés sur le mode oisiveté et qui ne demande pas autre chose que de de se faire le compagnon de votre journée indolente.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.