Cela fait maintenant pas mal de temps qu'un projet solo de Zach de la Rocha est attendu. Une collaboration avec DJ Shadow en 2003 et la promesse d'un album en commun (finalement jamais sorti), des rumeurs persistantes de session studio avec Trent Reznor aux alentours de 2010, des confidences de Questlove des Roots qui lui aussi a passé du temps derrière une console avec le leader de RATM ...
Et puis les choses se sont accélérées : re-session d'enregistrement, photo en studio avec Nas, collab avec Run The Jewels et, donc, single en solo produit par le beatmaker du duo. Après tout de même pas loin de 20 ans de teasing.
C'est donc avec solennité et émotion qu'on lance le morceau. La première minute est impeccable. Rap indus martial et minimal, pas loin de ce qui se fait dans le Sud de Londres. On se dit qu'il est en train de venger tous les fans de son premier groupe de trucs comme Audioslave, la tournée de son guitariste avec Bruce Springsteen ou le supergroupe Prophets Of Rage. Et c'est quand on en est exactement là de nos pensées que retentit un break de batterie "démoniaque" qui lance le début du glissement du morceau vers l'espèce de fusion rap-rock-machines qu'on redoutait depuis le début. Dans une interview de 2011, Trent Reznor disait que la raison pour laquelle rien ne filtrait de leurs journées en studio était que pour de la Rocha, tout sonnait soit trop Rage soit trop éloigné de ce qu'on attend de lui. Le chanteur semble ici avoir trouvé la formule qui lui correspond en remplaçant tout simplement Morello et les autres par des boites à rythme.
Après le très beau morceau signé Eddie Vedder sur la BO de Twin Peaks, nous sommes décidément dans une semaine de quasi (mais pas encore tout à fait) réhabilitation des pompiers du rock 90's.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.