On est toujours un peu gêné de citer les communiqués de presse (en vrai, ça ne se fait même pas du tout) mais comme celui qui accompagne Nacer Blanco a été écrit par une grande plume (en l'occurence Sing Sing d'Arlt) et qu'il est poétique, enlevé et pertinent, on se le permet : il y a effectivement quelque chose des "mélodies radieuses", des "mesures impaires" de Moondog et des "harmonies savantes et saugrenues" d'Arthur Russell dans ce disque de l'Espagnol Borja Flames, moitié du duo June et Jim, sorti il y a quelques jours via Le Saule, label/collectif un poil utopique qui abrite quelques chansonniers hirsutes souvent passionnants (June et Jim, Jean-Daniel Botta, Philippe Crab...).
Nacer Blanco est un disque savant et libre (ils se font rares), avec des pièges et des surprises (les premiers n'y sont pas moins intéressants que les secondes), du familier et de l'inconnu (parfois exactement au même endroit), de l'absurde, du curieux (mais vraiment jamais de "loufoque"), de la majesté, du folklore et de l'ultra-contemporain. Les chansons - qui sont toutes chantées en espagnol, oublierait-on presque de dire, et qui n'ont parfois besoin de que de frêles percussions pour exister - hébergent chacune leur propre petit laboratoire (ou leur atelier d'ébéniste ou leur chambre noire, c'est selon) et, même apprivoisées, ne manquent pas d'énigmes et de mystères à déchiffrer.
L'album est disponible en CD, LP et numérique, notamment sur la boutique en ligne du Saule.
Borja Flames joue le 12 février à Rouen, à l'Ubi, et le 19 à Paris, au Bal, avec Eloïse Decazes d'Arlt et Eric Chenaux.
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