Ce qu'il y a de bien avec les excavations de disques introuvables qu'on finit quand même par retrouver, lampe frontale bien ajustée sur le front et bave au coin des lèvres, c'est cette sensation presque enfantine qu'on ressent de déterrer un trésor, un machin pur et tout neuf duquel personne n'a encore rien dit de mal. On est donc très content de s'être aperçu que Blackest Ever Black sort en mars et pour la première fois en vinyle les démos de Weekend enregistrées en 1981. La deuxième raison de tant d'émerveillement, c'est la présence d'Alison Statton, surtout connue pour avoir été la chanteuse des Young Marble Giants, parents de l'un des meilleurs albums de tous les temps, Colossal Youth, responsable de nos premiers émois post-punk pré-adolescents.
Weekend a donc été l'heureux remariage d'Alison Statton, Spike Williams (fondateur de Z Block Records et membre de Reptile Ranch, groupe quasi introuvable sur les internets et visiblement engagé contre l'hégémonie d'Apple) et Simon Emerson (membre de Methodishka Tune, sorte de groupe proto-indie pop plutôt inconnu au bataillon si j'en crois le nombre de vues de leurs clips sur Youtube). Ils ont enregistré dans la foulée un unique album, La Varieté, signé sur Rough Trade (dont plusieurs rééditions incluent les versions demo dont on parle aujourd'hui). Et comme les Young Marble Giants, le groupe n'a duré que le temps de cet album, renforçant encore l'impression de rareté et d'exception qui émane de tous les items de leur minuscule discographie.
C'est donc avec moults papillons dans le ventre qu'on écoute aujourd'hui la Nico-esque voix d'Alison, les micro-seïsmes de la Boss DR 55 et le violon de Wiliams qui "s'élève et plonge et passe par toutes les émotions possibles sans inhibition, créant ainsi un sentiment presque psychédélique mais subtilement menaçant". Si c'est Alison qui le dit, c'est forcément vrai.
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