Le dub électronique en 2013, on ne peut pas dire que ça aille très fort. Entre la dissolution dans l'espace de la dub techno façon Basic Channel/Chain Reaction, le retour sans cesse repoussé de la ragga jungle et l'anéantissement terminal du dubstep pur et dur pour les lads en hoodie, il faut être un peu fou pour continuer à s'y adonner. A moins - à moins! - de ne croire en rien d'autre qu'à ses premières amours et son petit bonhomme de chemin.
L'Autrichien Ulrich Troyer par exemple a fait le choix de s'en tamponner. Petit vétéran installé depuis une bonne décennie dans la semi torpeur de l'electronica autrichienne (son premier disque est sorti sur Mego), ce membe émérite du Vegetable Orchestra prolonge en toute tranquillité le territoire débroussaillé par les pionniers Mouse on Mars, Pole et les tauliers de ~scape Records.
Depuis Songs for William vol.1 surtout (paru sur le très emblématique Deep Medi de Mala), il s'attache à revisiter plus particulièrement l'héritage doigts dans le nez/orteils dans la prise de King Tubby, Sound Dimension et Rhythm & Sound. Histoire d'épancher ses diverses lubies et activités ("illustration, architecture, acoustic research, old school dub reggae and afrobeat"), l'Autrichien a même pris l'initiative d'accompagner sa galette de comic strips trop mignons dans lesquels il raconte les tribulations de ses pédales d'effets.
Pour le volume 2 qu'il sort sur son propre label, c'est un peu plus joyeux et idiosyncratique encore. "Hardwired", qu'on vous fait écouter aujourd'hui en avant-première, sent en tout cas moins fort la ganja ou le cul d'une dame que le plastique brûlé. Ça nous fait penser fort à Iaora Tahiti et ça nous fait très plaisir.
Crédit photo: Eva Kelety
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