La techno selon Lawrence, c'est un peu comme une carotte cuite par Alain Passard: la recette n'est pas la plus évidente qui existe mais une fois qu'on y a goûtée, c'est franchement douloureux de faire marche arrière. Débordements incessants vers la deep house à l'allemande, harmonies confuses et intimistes, suites d'accords non-linéaires, ambiances faussement apaisées: difficile de dire si le vétéran Hambourgeois charche à se fait plaisir ou cherche des noises au train-train de la minimal, mais le fait est que sa musique pas fastoche ne ressemble à aucune autre.
C'est particulièrement le cas sur son nouveau Films & Windows qui sort cette semaine et dont l'échantillon éponyme ci-dessous est un superbe emblème. Entre classicisme Detroit-esque, dogma teutonne (on rappelle que le gars co-dirige le label Dial avec Turner et Carsten Jost depuis presque 15 ans) et fantaisismes merveilleux (samples d'orchestres, dissonances, cubisme free jazzy à la Kirk Degiorgio), Peter M. Kersten ambitionnait cette fois de son propre aveu le cinématique sans peur et sans complexe - Films & Windows a été inspiré par "tout plein de vrais films et de films de la vie réelle". Vu le résultat, on est prêt à payer un abonnement Netflix au garçon. C'est sans doute son meilleur album à ce jour; c'est dire si c'est splendide.
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