De prime abord, la musique de la jeune Helena Celle, abrasive, indocile et titubante, semble ne tenir que sur un fil ténu, toujours sur le point de se casser la gueule, mais créant par la même occasion un certain vertige assez subjuguant par sa fragilité un peu revêche. Il faut dire que la jeune femme responsable de la musique sur laquelle on est un peu tombé par hasard (enfin pas totalement, on traine sur Fact comme tout le monde), officie d'ordinaire dans le groupe de punk hardcore Anxiety, ce qui explique sans doute en partie le caractère un poil hostile de ses productions, et le fait qu'on les imaginerait mal se déployer de manière fonctionnelle en club.
On ne sait pas grand-chose d'Helena Celle, si ce n'est qu'elle a appris vraisemblablement à coller des tapes loops avec du vernis à ongles, que son vrai nom est Kay Logan, et qu'elle a sorti une cassette il y a quelques mois sur le label Night School Records, If I Can't Handle Me At My Best, You Don't Deserve You At Your Worst , et que c'est sans doute une des choses les plus rafraichissantes, libres et spontanées et qu'on ait entendues de la part de la techno expérimentale granuleuse cette année. Ce n'est pas une révolution en soi, mais à l'heure où la house lo-fi est devenue tellement codifiée et assimilée qu'elle en est maintenant déclinable à l'infini, il est toujours réjouissant de se rendre compte qu'on peut encore trouver un peu de danger dans un genre qu'on croyait aujourd'hui assez avare en ébahissements.
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