Parfois, quand le medium est plus fort que le message, pas la peine de trop se casser le crâne à essayer de s'approcher d'un certain état de grâce. En d'autres termes, quand on fait de la musique en 8-bit, difficile d'être vu comme autre chose qu'un autiste à la démarche singulière et "sympa" dont la capacité à composer de plus ou moins bons morceaux restera toujours secondaire. Cette condition du musicien 8-bit que nous vous ennonçons ici avec fatalisme comme s'il s'agissait d'un sujet grave, un californien qui répond au blase de Computer Jay a su s'en détacher avec brio, peut-être en partie, il faut l'admettre, parce qu'il n'est pas équipé que d'une Gameboy pour faire sa musique.
Son premier album, Savage Planet Discotheque Vol.1, sorti l'année dernière, est une ode à l'univers nerdy qui se regarde en 2D (Computer Jay a même créé un jeu où l'on doit échapper à des zombies sur un dancefloor) récitée sur une sorte d'horror disco synthétique toute en lignes de basse sexy. Issu de la petite famille du néo-hip-hop underground aux influences tentaculaires promue par Stones Throw, Computer Jay est l'homme derrière les machines du groupe Master Blazter, et a par conséquent pas mal collaboré avec le plus brillant héritier du G-Funk, Dam-Funk. Il a également travaillé avec Gaslamp Killer, le producteur moitié taré moitié misanthrope de San Diego, sur le premier album de ce dernier, Breakthrough.
Pour son Savage Planet Discotheque Vol.2 (il devrait y en avoir quatre au total), Computer Jay remet le couvert avec le tueur de Gaslamp sur ce Sundial Meltdown qui pourrait s'apparenter à la b.o d'un jeu pour Amiga qui aurait fait très peur à plein d'enfants à la fin des 80s.
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