On vous a déjà décrit le bien infini que nous fait le hit-single qui ouvre le formidable Ganzfeld EP de Matmos: pour la toute première fois de leur grosse carrière, Martin Schmidt et Drew Daniel ont arrangé ensemble des notes de musique qui nous parlent directement dans le creux de l'oreille et on se fiche presque du lourd processus créatif (raconté avec moults mots et détails dans les liner notes qui accompagnent le disque) qui l'a fait naître.
On dit "presque" parce qu'il reste la seule explication au titre de la chanson, à son thème et aux formes étranges qu'il projette dans le clip. Comme on a déjà tenté de vous l'expliquer, les "énormes triangles verts" et la ritournelle de "Very Large Triangles" ont été "vus" et "entendus" par le sujet d'une expérience de communication télépathique menée avec plus ou moins de bonne foi scientifique par le duo. En regard des diverses tentatives modernistes des expérimentateurs du 20ème siècle et de la floppée d'incongruités que les plus hardis de la bande se sont bricolés pour réinventer ce satané geste créatif (le sérialisme, l'aléatoire, le I-Ching), ce n'est pas si sot.
Le clip lui-même est au carrefour du film-catastrophe, de la vidéo d'édification sectaire et de la mise en mouvement d'une bonne vieille pochette de LP artworkée par Hipgnosis, avec le sépia et tout et tou. Un oeil éduqué aux livres de C.G. Jung et aux divers fatras des diverses spiritualités officieuses ou officielles autour le monde y déchiffrera une petite pile de signes, mais leurs apparitions n'ont pas l'air aussi délibéré que dans le dernier clip de Frank Ocean (celui avec les sephiroth dans un triangle lumineux).
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