En mai dernier, la Souterraine sortait Trompe-le-monde, compilation de reprises du patrimoine hexagonal où l'on trouvait à la fois du Alain Souchon et du Louis-Ferdinand Céline. Mais là n'était pas sa seule incongruité. Car au milieu des relectures plus ou moins sérieuses d'Indochine, de Michel Polnareff ou de Trust, trônait une adaptation tout ce qu'il y a de révérencieux de Maurice Ravel par Astrobal.

Emmanuel Mario de son vrai nom (aperçu comme musicien ou producteur chez Hyperclean ou Holden), accompagné pour l'occasion de la chanteuse et comédienne Nina Savary, y livrait une interprétation de l'œuvre de l'illustre compositeur assez révélatrice de l'attrait de cette école française (qui va, en gros, de Laetitia Sadier à Arnaud Fleurent-Didier - avec lesquels Mario a d'ailleurs aussi collaboré) pour la chose classique, les petits pas feutrés et les arrangements boisés. 

Le morceau en question, Trois beaux oiseaux du paradis, appaîtra d'ailleurs sur le nouvel album d'Astrobal, Australasie, à paraître le 27 mai chez Karaoke Kalk et Plug Research. Premier véritable album solo du monsieur (après deux EPs déjà parus chez Plug Research), le disque y témoigne de son goût pour le cosmos, les expérimentations pop digitales ou instrumentales, ainsi qu'une certaine filiation avec l'école de Canterbury (tout en restant comme ses camarades d'Aquaserge malicieusement anti jazz-rock), comme le montre le morceau-titre dont le clip est visible ci-dessous. Ajoutons à cela la présence de Laetitia Sadier, de Betrand Burgalat et Julien Gasc aux crédits de l'album, pour que l'auditeur amateur de pop française orchestrale s'y sente tout à fait comme en famille, parfaitement entouré de ses oncles et tantes de substitution préférés.

L'album Australasie sort le 27 mai chez Karaoke Kalk et Plug Research, vous pouvez le pré-commander en digital ici, et en édition limitée vinyle ici. Le clip du morceau-titre est visible ci-dessous :