Il existe une infinité de raisons qui font que l’on a assez peu le droit de se moquer de Will Oldham/Bonnie ‘Prince’ Billy. Tout d’abord, il a donné naissance à de très très beaux disques, mais ça vous le savez déjà. Aussi, parce qu’il fait figure de modèle en terme d’indépendance artistique. Et enfin parce qu’il bénéficie d’une street-cred de folie depuis plus de vingt ans – au moins depuis qu’il a pris la photo illustrant la pochette de Spiderland -, donc pas touche. Mais bon, quand il fait des trucs rigolos, on a bien le droit de rire avec lui, non ?

Car, une drôle de mouche – voire un moustique des bayous – semble l’avoir piqué récemment. Après un premier single caritatif, Island Brothers, au bénéfice d’Haïti, le voilà qui refait à nouveau dans le pro bono, avec le single There Is No God, et sa magnifique pochette à retrouver un peu plus bas. Les fonds seront ce coup-ci reversés à une association de défense de la Gulf Coast (Save Ouf Gulf), où Billy réside, ainsi qu’à un second organisme, Turtle Hospital, qui milite pour la défense des tortues de mer.

Bon, on ne peut pas reprocher au bonhomme de se sentir soudain l’envie d’aider plein de gens, c’est tout à son honneur, mais la récurrence de la chose est un peu étonnante. Anyway, le plus bizarre dans l’histoire, au final, ce n’est pas cette poussée d’activisme, mais bien la vidéo qui accompagne There Is No God.

On y voit Oldham se balader dans le bayou, à la fraîche, puis on le retrouve, le visage couvert de ce qui semble être de la suie, mi-homme des bois, mi-John Wayne Gacy (un poil creepy, donc), avant de le récupérer dans sa version normale, dans sa cabane au bord de l’eau, en train de grignoter un Miko en jouant aux dames avec un copain poilu. Normal, quoi. Le tout est entrecoupé d’images de carnaval, qui n’arrangent en rien le côté peu rassurant de la chose, tant il est vrai qu’il existe assez peu de choses sur Terre plus flippantes que des adultes déguisés.

Et le morceau, nous demanderez-vous ? Et bien il est pas mal. A vous d’en juger: