On vous présentait il y a 3 semaines la programmation jour des Nuits Sonores, on passe maintenant au morceau de bravoure : les invités des soirées du festival lyonnais. The Drone oblige, on ouvre le scope au maximum entre musique industrielle allemande, trap bleu blanc rouge, house canal historique et ethno-jazz cosmique.
UNDERGROUND QUALITY ALL STAR
DJ Jus-Ed - Unbelievabely Beautiful (The Original Mix) [Underground Quality, 2006]
Drone oblige, bis : on commence par ne pas faire ce qu'on a dit en ouvrant avec un plateau (de fin) d'après-midi. A notre décharge il est strictement impossible de passer sous silence la scène qui réunira Jus-Ed (boss d'Underground Quality et
premier à avoir sorti un disque de la productrice Nina Kraviz à l'origine de leur programmation), Joey Anderson, Fred P et Levon Vincent. Ce sera de 15h à 22h, pas de timeline précise, la perspective du B2B à huit mains est, on ne vous le cache pas, grandement enthousiasmante.
MACADAM MAMBO
Bikini Freak - Bibi Flash (Macadam Mambo Edits Vol. 6)
Disco très dansant mais très intelligent, house pied au plancher et super référencée, musique baléarique robotique : En plus de nous inspirer
une série de rimes très honorable, les sélections, sorties et edits de Sacha Mambo et Guillaume des Bois sont la meilleure preuve qu'il y a beaucoup mieux que la tech house bas du plafond pour remplir une piste de danse.
THE PILOTWINGS
The Pilotwings - Balearic Nordine
Si Lyon a trouvé son festival avec Les Nuits Sonores, elle a aussi trouvé son boys band avec The Pilotwings,
les Wham de la leftfield house de jeu vidéo. Comme leurs potes de Macadam Mambo (chez lesquels ils ont sorti un EP,
Une Nuit au BoxBoys), ils savent concilier références étranges, érudtion musicale et efficacité à 3h du matin. À ne pas manquer.
KEKRA
Kekra - Samosa (Clip Officiel)
Kekra est dans la street contrairement aux actrices, il est aussi dans la halle numéro 3 pour la soirée numéo 1 des Nuits Sonores numéro 15, et bien placé pour ramasser la mise contrairement à la horde de post-trappeurs d'ici qui semblent s'être arrêtés à la première page du manuel
Comment pomper le flow Migos.
BERNARDINO FEMMINIELLI & LES BEAUTES DU SIECLE
Bernardino Femminielli & Les Beautés Du Siècle performing Goodbye Blueboy
Compilation des meilleures descriptions par The Drone des disques de Bernardino Femminielli : "pur stupre disco transalpin" ; "résidu de corruption circulant sous le manteau" ; "prostitution. Dépression. Glam. David Bowie".
Le méta-crooner de Mind Records et ses Beautés du Siècle viennent souiller le Sonic de leur dark disco moustachu pour club interlope. Pour le plus grand plaisir des publics avertis et consentants.
PUZUPUZU
House mondialisée pour (Boro d')enjaillement maximal avec
Puzupuzu, qui est cette année programmé au Transbordeur aux côtés de Yussef Kamaal, Bachar Mar-Khalifé et Quantic - et à la Grande Halle tous les soirs de l'année prochaine si nos calculs sont bons.
FATIMA YAMAHA
Fatima Yamaha - Love Invaders (Official Video)
Si Fatima Yamaha - aka
Bas Bron - a arrêté de se faire passer pour une jeune femme d'origine turco-japonaise influencée par son double héritage culturel pour créer sa musique, il continue de mettre des solos de synthés partout sur ses productions electro-funk super léchées. Le contraire eut été préoccupant, d'autant que la formule marche admirablement bien.
PHAROAH SANDERS
Pharoah Sanders - Astral Travelling
51 ans de carrière et 24 albums au compteur,
Sanders est comme son créateur, il a un plan : infuser le free jazz de Coltrane (auquel il a dédié un album hommage) au jazz cosmique de Sun Ra (avec lequel il a joué) et aux rythmiques complexes de la musique africaine, pour un résultat aux confins du mysticisme, du free et de l'ethno-jazz. Plus de frontières dans l'espace, ni dans la halle 1 de la nuit 3 le temps de quelques heures.
FUNKINEVEN
Funkineven / Greg Beato - F's Diss (Apron 18)
Boss d'Apron Records, BFF de Kyle Hall, ex-protégé de Floating Points, originaire de Londres mais résolument Detroit dans son esthétique et ses références, difficile de classer Funkineven quelque part. Ses sets oscillent entre house désossée, techno analogique et raretés discos avec une aisance et une cohérence rarement atteintes et une efficacité sans pareil pour fermer une nuit.
MARIE DAVIDSON
Marie Davidson - Adieu au Dancefloor
Signée chez Cititrax, l'imprint "actuel" du label de Veronica Vasicka
Minimal Wave, la cold-wave chantée en français de Marie Davidson prend en live une tournure bien plus compacte, quasiment techno. Spleen robotique qui devrait très bien s'accorder avec le B2B de ...
HELENA HAUFF & UMWELT
Programmé quelques heures après Davidson, on attend impatiemment de voir ce que donnera le face à face entre la figure de l'underground électronique français Umwelt et le productrice dark techno de Hambourg, Helena Hauff (dont la côte ne cesse décidément plus de grimper). Connaissant la propension des deux à muscler leurs jeux quand ils sont derrière les platines, on pourrait presque assister au set le plus sombre et violent du festival.
OMAR SOULEYMANN
Omar Souleyman - Warni Warni (Official Video)
Au risque de paraître légerement égoïste, irresponsable
voire même tolalement incohérent par rapport à ce qu'on défend : si le Muslim Ban de Donald Trump veut dire plus de concerts d'Omar Souleyman en France, on signe tout de suite et on prend nos cartes du parti républicain.
ERRORSMITH
errorsmith - in a sweat (live version)
Vous vous souvenez de votre adolescence, quand vous commenciez à découvrir la musique électronique avec
Lambs Anger de Mr Oizo ? Et bien vous écoutiez une version un peu moins radicale d'Errorsmith, et il est grand temps d'aller voir l'original.
EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN
Einstürzende Neubauten - Weil Weil Weil
Neuf ans après leur derner passage à Lyon, Les "dilettantes géniaux" de Einstürzende Neubauten reviennent aux Nuits Sonores. Bonne occasion de réviser un peu notre histoire de la musique industrielle, la vraie, celle qui se joue avec des tôles et des marteaux piqueurs et qui tire autant son identité des chantiers du Berlin du début des années 80 (ou du Hull de la fin des années 70) que du krautrock allumé.
Le reste de la programmation et des lieux des Nuits Sonores
sur le site du festival.