Le dernier jour du festival de la Route du rock présage toujours un pic dans la débandade ambiante surtout lorsque la programmation chouette est au rendez-vous. Banco, ça n’a pas loupé pour cette vingtième édition. Avant d’aller sur le site, je fais une apparition au Palais du Grand Large pour secouer gentiment ma tête sur Karaocake : de la pop aux sonorités Au Revoir Simonesques, c’est doux, c’est mignon, c’est comme un bébé chat que l’on aime entendre ronronner.
Thus:Owls – remplaçants des Ganglians - arrivent sur la scène du Fort Saint Père à 19h15 sous un ciel dégagé (youpi), pop planante pas plus convaincante que ça, malgré l’atout principal du groupe, la voix de la chanteuse qui rappelle parfois celle de The Knife. Personne n’a l’air plus emballé que ça, sûrement dû à l’horaire et à la gueule de bois toujours présente.
Et ceux qui vont nous réveiller un bon coup sont vêtus de boubous, j’ai nommé Archie Bronson Outfit. Pourquoi la tunique africaine, c’est un peu l’incompréhension générale, mais on fait vite abstraction : du bon gros rock/blues/psyché bien gras et les pieds bougent tous seuls pendant Cherry Lips ou encore Dart For My Sweetheart extraits de l’excellent “Derdang Derdang”, les morceaux du dernier album sont quant à eux, hélas beaucoup plus hésitants…
Ensuite au tour de Serena Maneesh: la consternation… Les norvégiens en font des caisses sur scène, surtout qu’il n’y a pas de quoi, leur “gros son rock” est une aberration, j’ai l’impression de regarder Spinal Tap version 2010 sauf que ça ne me fait même pas rigoler.
Du coup, je me décide de partir pour accomplir ma mission de la soirée : monter sur scène pour les Flaming Lips. Je renifle toutes les pistes possibles pour pouvoir arriver à mon but, j’atterris à la conférence de presse des Flaming Lips, le chanteur m’annonce qu’ils ont déjà casté leurs figurants scéniques mais il promet de voir s’il peut faire quelque chose, je me retrouve backstage à attendre la sentence à côté de gros ballons de toutes les couleurs alors même que The National commencent leur concert… En attendant que le roadie me dise si oui ou non il reste des costumes de grenouille pour danser à côté du chanteur munis de ses mains géantes, je vais profiter du concert de The National sur le côté de la scène.. ma foi, c’est pas si mal lorsque les américains jouent des morceaux du dernier album “High Violet”- au grand désespoir de tous, très passable – mais je redescends vite fait dans la fosse dès que j’entends les premières paroles de Abel “My mind’s not right…”. Matt, le chanteur nous donne une leçon de charisme pour 10 ans.
À la fin du magistral concert de The National, j’apprends que je ne ferais pas partie des chanceux à faire n’importe quoi sur scène pour les Flaming Lips mais je me rends compte que ce n’est pas bien grave vu que les jeunes gens pris pour les festivités sont bourrés au whisky coca et dansent sur She Don’t Use Jelly comme si c’était No Woman No Cry. Mis à part cette petite contrariété, je me délecte du show que nous livrent les Flaming Lips, j’ai 5 ans à nouveau, j’ai les yeux qui pétillent à chaque fois qu’un canon retenti et laisse exploser des milliers de confettis, je regarde les gros ballons passer au-dessus de moi avec émerveillement, je suis absorbée par les vidéos psyché-nus qui passent sur l’écran mega géant. C’est noël et le public a bien été sage toute l’année vu la performance joyeuse et sans faille à laquelle il a droit.
Pour clôturer le festival, c’est The Rapture qui s’y colle, et à vrai dire plutôt bien. Ça danse dans tous les coins, les new-yorkais font bien leur travail, les festivaliers réagissent davantage aux morceaux du premier album, comme Killing où le chanteur nous lance des vibrato venus d’ailleurs, beaucoup plus rentre-dedans que leurs derniers morceaux bien polis, j’en ai encore des courbatures aux bras… Je continue à remuer le popotin au bar V.I.P (merci The Drone), j’assiste à l’exhibition de corps nus à 5h, à un slam sur Gaby Oh Gaby de Bashung à 7h dans une foule de cinquante personnes. C’était vraiment bien, maintenant il faut aller dormir.
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