Que se passe-t-il si vous enfermez deux ou trois cent geeks dans une pièce pendant tout un week-end ? Certes, ils seront couverts de tâches de pizzas, se seront sans doute un peu battus sous l’effet de la caféine au cours d’un débat HTML5 vs Flash et n’auront toujours pas perdu leur virginité – quoique -, mais ils auront aussi et surtout inventé les outils musicaux de demain.
C’est en tout cas ce qu’il se passe régulièrement lors des Music Hack Days, sorte de convention itinérante dont la toute dernière édition a eu lieu à New York la semaine passée (celle d’avant avait lieu à Cannes). Le concept est tout bête: pendant deux jours, lesdits geeks – des programmeurs, des hackers, des spécialistes du web – réfléchissent et mettent au point de nouveaux joujous foutrement inventifs.
A la fin, un jury sélectionne les trois meilleurs et les récompenses par des prix allant de 5.000 à 1.000 $, pendant que les entreprises – qui remettent également des prix – en profitent pour faire leur marché.
Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que les trois vainqueurs de la session new yorkaise ont eu de foutus coups de génie. Voyez plutôt: le premier prix revient aux Invisible Instruments de Tim Soo. Avec une manette de Wii et un iPhone reliés au puissant logiciel MAX/MSP, le Graal des music-geeks dont l’interface est à peu-près aussi accueillante pour le néophyte qu’un film de Tarkovsy pour un CM1, il parvient à créer des instruments invisibles, allant de la véritable air guitare au violon en passant par la batterie.
Ca paraît tout con dit comme ça, mais ça ne l’est pas. D’ailleurs, vous n’avez qu’à entendre les exclamations admiratives des petits camarades de Scoo lorsqu’il présente sa création dans la vidéo ci-dessous. Si eux sont impressionnés, c’est que c’est pas de la gnognotte.
La deuxième place revient à Dan Aminzade pour son dj.txt, une plateforme de mix collaborative. On explique: en gros, imaginez que vous faites une énorme party. Comme vous avez la flemme de faire une playlist et que vous n’avez pas non plus envie que tous vos potes passent la soirée à renverser de la bière sur votre clavier, vous lancez dj.txt. Grâce à ce petit outil, chaque personne possédant un téléphone portable va pouvoir ajouter sa petite touche à la bande-son générale. On s’inscrit en envoyant un tweet ou un texto à un numéro spécifiquement ouvert par le logiciel pour votre soirée. Ensuite, on envoie le titre de l’artiste et le titre du morceau.
La bestiole va alors accumuler les requêtes et lancer un à un les titres par ordre de demande. Pas mal non? Bon, après, si vos amis ont des goûts douteux ou contradictoires, il se peut que ça foute une mauvaise ambiance, tant il est vrai qu’un Britney Spears enchaîné sur un Slayer, ça peut agacer. Sans oublier le pote relou qui envoie 50 fois le même morceau parce qu’il est “troooooop bien, mec“.
A part ça, l’idée est bonne et est à voir en action ci-dessous:
Le troisième prix revient à un trio mené par Alex Chen, designer au sein du Google Creative Lab. Pas une demi-burne, quoi. Avec ses deux petits camarades, il a mis au point Stringer, un outil qui fonctionne grâce à Kinect, la dernière invention de Microsoft pour mettre la nique à Nintendo et Sony. En gros, Stringer permet de créer des instruments à cordes – d’où son nom – réagissant aux mouvements captés par la caméra du Kinect. L’idée, selon notre équipe, serait de les installer dans la rue, par exemple, où les allées et venues des passants serviraient à faire réagir l’engin.
Bon, c’est rigolo et sans doute techniquement ahurissant, mais ça ne vaut pas dj.txt et son côté “ruine ton carnet d’adresses en découvrant les horribles préférences musicales de tes amis“. Ca, ça n’a pas de prix.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.