La Yougoslavie d'avant la guerre civile a été un sacré terrain de jeu pour les expérimentations synthétiques typiques des années 80 - la synthpop, new wave d’un côté et le funk, disco boogie de l’autre, les deux extrêmes étant assez simplement liés par les nouveautés technologiques de l’époque : la boite à rythmes, les synthétiseurs bon marchés. Les nez les plus fins ne seront pas étonnés par la nouvelle (on a récemment surpris Jeremy Underground à jouer cette perle de disco pleine d’allégresse). Pour les autres, Discom s’occupe de faire le taff.
Deuxième sortie déjà pour le label basé à Belgrade. La réédition qui nous intéresse vient après une compilation d’inédits de Max Vincent, autre figure notable de la scène de l’époque. On doit avouer qu’on attrape le train en marche, mais quand on apprend l’existence du label par un message privé sur Discogs, on se rend compte que ça sent plus l’activisme mélomane qu’autre chose – puis on découvre en effet la jolie entreprise d’exhumation des trésors auxquels l’ancien pays a donné naissance.
La sortie date de cet été déjà donc, mais le label vient d’en presser une nouvelle série, et c’est l’occasion de vous parler de Boban Petrović, étoile filante - comme le veut l’expression consacrée - qui a sorti certaines des plus belles chansons et aussi vite disparu de la scène. Ce qui frappe notamment, c’est la proximité avec le funk depuis le Belgrade de 1977 (de l’autre côté du rideau de fer, dans la Yougoslavie de Tito), avec le groupe Zdravo. Echappé en solo, Boban Petrović a sorti deux albums de funk synthétique, de "blue eyed soul", bref de groove des balkans vraiment bien foutues : Žur (la fête), en 1981, et Zora (Aube), en 1984, réédité aujourd’hui par Discom. Avant de devenir businessman et de posséder son club de foot en Espagne, comme tout homme qui se respecte.
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