Ces derniers mois signent définitivement le retour en grâce d’un pan entier – et oublié – de la culture US: celle des horror comics. Après The Horror! The Horror!, excellent bouquin dont nous vous avions parlé à l’époque, Fantagraphics se lance à son tour dans ce revival gore en rééditant Four Color Fear: Forgotten Horror Comics of the 50′s, compilation des meilleures planches du genre.
L’intérêt de ce livre, c’est qu’il prend le parti de ne pas se centrer sur l’éditeur-roi de ce genre bien particulier de la bande-dessinée américaine, EC Comics (éditeur de Mad), mais de laisser la part-belle aux publications plus modestes, et surtout jamais rééditées. Ainsi, c’est avec bonheur que l’on découvre les productions d’Avon, Fiction House, Gilmor, Youthful et bien d’autres, qui, à l’époque, répondaient aux doux noms de Voodoo, Weird Horrors, Eerie ou Witches Tales.
Bien évidemment, les codes du genre sont omniprésents: goules dégoulinants, zombies faisandés comme il faut, vampires lubriques, loups-garoups, sorcières, extra-terrestres, momies… Bref, toute la panoplie des monstres classiques, déclinée à l’envi. On ne va pas vous refaire toute l’historique – à lire ici – de l’interdiction progressive mais ferme de ce type de littérature, mais on va tout de même vous en redonner les grandes lignes.
Disons, pour la faire courte, que le gouvernement de la fin des 50′s n’aimait pas ces comics. Du coup, plutôt que de les frapper d’une interdiction sèche et sans doute trop visible, il a choisi de les “réguler”. Autrement dit: de créer un organe de surveillance, le Comics Code Authority (CCA), chargé d’appliquer un ensemble de règles morales sauce rigoriste, et donc, inéluctablement, de bannir les horror comics.
Bon, il faut se remettre dans le contexte de l’époque pour imaginer le potentiel terrifiant des monstres en papier qui, aujourd’hui, font plus rire que peur, mais toujours est-il que les States ont tout de même mis 50 ans à se débarrasser de leurs vieilles censures – le CCA a officiellement cessé d’exister en janvier dernier – pour redécouvrir cet héritage, dont voici quelques bonnes feuilles (d’autres sont à découvrir par ici):
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