Mercredi dernier, alors que nous nous apprêtions à commettre l’irréparable, le Guardian, lui, publiait un photo-report d’Associated Press sur une arrestation en Indonésie rudement bien menée, de jeunes dissidents à crête.
L’Indonésie, destination de rêve des surfers, et des amateurs de trans-goa, 240 millions d’âmes, majoritairement musulmanes. La scène se déroule samedi dernier, en plein coeur de la province d’Aceh (pointe nord de Sumatra), où la police, offusquée par des coupes de cheveux et par les très blasphématoires apparats d’une bande de jeunes punks à la sortie d’un concert, a mené une raid en bonne et due forme, avec pour motif “une insulte aux valeurs islamiques”.
Résultat de l’opération: 65 de ces beaux gosses dépouillés de leurs coiffes luxuriantes et de leur vêtements, puis poussés à la baignade dans un lac pour “les laver spirituellement”, commente le chef de la police locale Iskandar Hasan. Embarqués par paquets de douze dans des vans, ils ont ensuite été transportés dans un centre à une soixantaine de bornes de la capitale Banda Aceh, pour y recevoir une belle correction: 10 jours d’entrainement militaire, jalonnés de cours dans une école coranique. Le paradis.
Rappelons que cette charmante province d’Aceh a été bercée par 30 ans de guerre civile opposant l’armée indonésienne au mouvement séparatiste Gerakan Aceh Merdeka (GAM). Et oui, Aceh produit tout le gaz d’Indonésie à elle-seule, et avait jugé dans les 70′s injuste la répartition des richesses naturelles entre elle et son gouvernement.
Same o’, same o’ jusqu’en 2005, lorsque les rebelles sont forcés de déposer les armes suite à un traité de paix. Seulement en cours de route, Aceh a tout de même adopté la charia en 2001, quand une autonomie lui a été consentie, dans une tentative de mettre fin au conflit meurtrier.
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