C'est quoi David Lynch? Il y eut un temps où le nom du père de Blue Velvet évoquait l'exploration des refoulements freudiens et des hallucinations érotico-éthyliques enveloppés dans des écrins de narrations disruptives et de détournements des genres. Le Lynch des années 80 et 90, période Sailor et Lula, signifiait alors une esthétique vaporeuse et des récits multidimensionnels gorgés de psychanalyse.
Il se trouve que, par la force du temps et de l'usage, l'adjectif lynchien a muté en terme passe-partout embrassant tant les formes de l'onirisme que de la bizarrerie en général, quitte à oublier une bonne partie du contenu originel en cours de route. C'est dans ce contexte scabreux que Lynch propose The Big Dream.
Ironie du sort, le réalisateur saoulé (pour de bon?) par le cinéma joue désormais une vague réplique de ses propres BO. Et rien de plus. Par l'usage extensif de guitounes vaporeuses et de marmonnements infantiles, il nous sert davantage des hybrides trip-hop-rock calés sur les rails confortables d'une lecture à sens unique que que le chaos psychanalytique auquel d'aucuns se sont habitués.. Un peu comme si Lynch lui-même avait été consulter son wiki pour se rappeler à quoi il devait ressembler, The Big Dream redéploie vainement un vulgaire succédané d'une recette désormais trop usitée pour déclencher quelque madeleine de Proust que ce soit.
En clair, le big dream promis est une vague caricature de son propre géniteur, en aucun cas un objet fracturé, aliéné ou déroutant. L'album sort le 15 juillet sur Sacred Bones et est disponible en streaming chez Pitchfork. Libre à vous.
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