Je ne me souviens plus très bien où j’ai lu ça, mais il paraît que si Nick Cave porte toujours un costard, c’est parce que s’il devait se retrouver sous les roues d’une voiture, il ne supporterait pas de casser sa pipe en short et chemise hawaïenne. Encore une fois, si jamais l’ex-Bad Seeds a dit un truc pareil, notre petite interview apporte la preuve qu’il a retourné sa veste. Jogging vert pistache, lunette aviateur, et pendentif Mickey Mouse: voici le Nick Cave version 2010.

Il ne s’agirait pas de briser l’icône, ou de faire dans la chronique fashion, mais à jouer Les Tontons Flingueurs, Nick a fini par flinguer notre interview, et la possibilité de filmer son spectacle vivant le 26 Octobre prochain à la Cité de la Musique.

Allez sans rancune. A l’affiche de son prochain show donc, Grinderman, ou son dernier gros coup, fomenté sur un coin de table en 2007, avec ses complices de toujours, les éternels Bad Seeds. A ceci-près que les vétérans australiens ont tiré un trait sur leur spoken word dépressif qui faisait les samedis soirs de mon papa au coin du feu, et qui prenait déjà sa source dans le premier groupe post-punk indus de Nick Cave, The Birthday Party, à la fin des 70′s.

Après 40 ans passés au service de la poésie donc, de la littérature (King Ink en 1988), et même du cinéma (la scène du saloon dans l’excellent The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, en 2007), Nick Cave démarre peut-être son premier groupe ayant sa place dans les ipods d’une génération plus jeune que la sienne, biberonnée aux expériences soniques (Youth) des 90′s. Désormais Nick Cave fait l’abeille pétée aux amphets (Honey Bee), chante le blues cradingue des célibataires (No Pussy Blues), et s’imagine même en dieu grec (voir notre sujet) sur un deuxième album, peut-être moins convainquant que le premier, sorti en septembre dernier chez Mute.

Cela va sans dite, c’est pour ces trois dernières raisons que nous avons décidé de faire son interview.