Vous vous souvenez, il y a quatre-cinq ans, quand l'épitomé du cool contemporain était incarnée par les beaux branleurs du label Italians Do It Better? Quand tout le monde, des lectrices de Grazia aux fidèles des Instants Chavirés, ne jurait que par l'italo fragile, supra arty et dépressive de Desire ou Chromatics?
Ici on adore toujours les disques (on continue même à penser que Night Drive de Chromatics ou le II de Desire devraient rester longtemps) mais on s'interroge sur ce qui nous plaisait le plus dans les machins qui sortaient de l'esprit malade de Johnny Jewel: la musique ou les images? La voix famélique de Ruth Radelet ou son minois boudeur attrapé par une caméra Super 8 dans un night-club décati plongé dans la semi-pénombre?
Ce vidéo clip promotionnel destiné à vanter les qualités du dizième album des vétérans post-heavy-rockers de Trans Am ne répond aucunement à cette épineuse question mais parodie l'imagerie compliquée de la bande Italians Do It Better avec suffisamment de rigueur, de tendresse et d'intelligence pour qu'on se la repose avec plaisir.
Classiquement versés dans le kraftwerkisme hardcore ou le recyclage tendre et distancié du power metal du début des 80's, les trois idiots brillants du Maryland s'amusent même comme des petits fous à enchaîner les poses affectées sous les spotlights polychromatiques. Evidemment le morceau, sorte de power ballade intégralement chouinée au vocoder, sied particulièrement à l'exercice. Mais du verre d'eau posé sur une colonne ionique jusqu'au coup de pied fortuit dans la boule à facettes qui vient tout bousiller à la fin, c'est de la belle ouvrage au point qu'on lui décerne notre Drone d'or du clip de la semaine, catégorie "parodie avec du coeur".
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