Google Trad a été inventé pour des mecs comme Ben Lupus et Alex Pan Pelt ; soit les têtes pensantes (et souvent masquées) de Mont Analogue. Les deux garçons, sans doute devenus hommes depuis qu’ils ont débuté chez Coming Soon, n’ont en effet eu de cesse que de sortir de superbes pistes aux titres incompréhensibles par le commun des franchouillards dès leurs premières sorties. Un méfait qui remonte donc à 2011 avec Crossed Hills, et comprend au moins un chef-d’oeuvre : l’EP Yama.
Et leur premier album ne déroge pas à la règle qu’ils semblent s’être fixée. Avec des titres japonais et un nom tiré de leur patronyme, on ne sait pas trop si on doit comprendre qu’il s’agit là d’une adaptation analogico-mystique du roman de René Dauval ou non ; et à vrai dire on s’en fout pas mal. Chacune des pistes qui compose le disque se passe littéralement de mots, et si l’on note quelques relents de James Holden par ci, quelques influences de musique de jeux vidéo 8-bit par là, la musique du duo reste difficilement classable. Plage lénifiante digne des Airport du manitou Eno en ouverture, arpéggiateurs un peu tristes sur "Rampö-Nii", rythmiques glitchées jusqu’à à la moëlle, notes vicelardes et distordues sur "Relevés Topographiques Contradictoires"… Impossible de dire si les chansons de Mont Analogue proviennent du rêve ou de la danse, si elles sont sombres ou lumineuses, ou encore s’il faut chercher à percer le mystère qui entoure leurs titres. Qu’importe, chaque piste provoque des grésillements sur nos épidermes fragiles, et c’est finalement tout ce qui compte.
Mont Analogue se commande sur le bandcamp du groupe. Le groupe joue au Supersonic ce soir pour la release party de l'album.
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