Dans un papier en juillet dernier, nous vous parlions de cette ramification ultra-gay du bounce, que décryptait sur son site le New York Times, le Sissy Bounce (si si). Parmi les groupes/performeurs cités, Vockah Redu, collectif black de la Nouvelle Orléans, par ailleurs terre de naissance du Bounce. Emmenés par Javocca Davis, grande folle de 26 ans ayant quitté la capitale de la Louisiane pour Houston après Katrina, les cinq booty shakers clôturaient SXSW dimanche dernier aux côtés d’un line up local plutôt branché guitares, et devant un public local également plutôt branché Lonestar.
Au début des 80′s, le duo du Queens, The Showboys, produisait Drag Rap, un morceau devenu quelques années plus tard l’hymne du bounce, après avoir été samplé et recuisiné à la sauce Mardi-Gras par des producteurs du sud. Spandex fluo, masques vénitiens, abérations capillaires, et paroles X-rated: quelques morceaux et clubs de la Nouvelle Orléans jètent les bases de ce rap ultra-branché cul. Il aura juste fallut attendre qu’un journaleux un peu à cheval sur les questions de choix sexuels, ne sépare les bouncers gay des hétéros, et accouche de la dénomination queer “Sissy Bounce”,(Sissy = sister = pisseuse). Mais comme l’explique Javocca, “c’est une histoire de hype, et ça finira par se tasser. Mais pour l’instant, tant que les médias mordent à l’hameçon sissy bounce, le sissy bounce sera”.
Sur fond de mashups 80′s (Sugarhill Gang, Run DMC, Dj Jimi), de verbiages incantatoires plus ou moins crédibles, et d’une danse entre Fela et Iggy Pop, Vockah ambiancait donc dimanche dernier la scène du Emo’s à Austin. Public féminin ravi, et côté masculin, deux mecs en baggie et casquette sont en train de twitter “insane queer shit @Emo’s, never seen nuthin’ like it #SXSW”. (Un des deux a fini face contre sol à faire des pompes en rythme à la fin du show).
Et c’est ainsi que Shortee Whop, Energizah, 9th Ward Jody, Rosie “Melly Monroe” Perez et Vockah lui-même, remuent leur train arrière depuis 1997, bien avant qu’on ne leur colle le label gay. Tout pour dire que l’histoire ne date pas d’hier, et vous est même racontée, pour ceux qui ont du temps à perdre, par le Ogden Museum Of Southern Art de la Nouvelle Orléans.
Petit bonus avec la sortie ce matin du dernier clip de la grande pretresse du Sissy Bounce, Big Freedia.
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