Depuis le temps qu'on vous le dit : la musique ce ne sont pas les journalistes qui en parlent le mieux mais les disquaires. Dans le cas de Martial, l'âme derrière le shop bordelais Total Heaven, il n'est pas question de bon ou de mauvais goût mais surtout d'un amour sincère pour les disques qu'il sélectionne, vend et dont il partage l'amour sur des posts Facebook en passe de devenir le meilleur blog musique de France. On lui a donc demandé de nous parler d'un de ses disques préférés de cette année. Il a choisi Ti Amo  le dernier Phoenix.

Phoenix - Ti Amo

03:25

Parlons peu. Parlons musique.

L'album de l'année par exemple

Phoenix !

Mais oui !!!

J'en vois déjà qui rigolent au fond. Tant pis pour eux. Ils passeront au travers. Ne seront pas touchés par cet incroyable kaléidoscope de couleurs pures et saturées. Ce caroussel de lumières éclatantes et crues. Ce bombardement de sons plastiques, puissants et polis... C'est bête, hein ?

Oui ! Ti Amo est à la fois le disque de l'été, le disque de noël et le disque de l'année ! Une merveilleuse symphonie de bonheurs multiples et synchronisés. Une fête foraine assourdissante ET une balade nocturne, main dans la main avec ton amoureux.se, sur un chemin boisé au clair de lune.


Mais la musique alors ? Et ben, comme d'hab'. Mais mieux. De la pop synthétique et dynamique. Bizarrement foutue, mais pourtant si immédiate.

Lentement, album après album - seulement six en 17 ans d'existence - les "anti-King Gizzard & The Flying Lizard" peaufinent leur truc. Leurs disques peuvent plaire à ma mère, mais ils conservent ce côté pas "normal". Phoenix jouent dans les stades, mais la grosse machine est grippée. Elle coince. La vie s'est glissée dedans. Et c'est cette "anomalie" qui apparait si jolie.


Une bonne chanson c'est un bon beat et une bonne mélodie. Phoenix ont ça ! A l'aise, sur tous les titres. Avec cet incompréhensible "petit plus" qui rend totalement maboul. Il piquent aux productions du gros hip hop mainstream, mais créent des thèmes simplement aimables. Ce genre de sons est d'ordinaire réservé aux abstractions froides et mécaniques.


Ici c'est chaud. Et doux.

Peut être même parlerons-nous d'eux dans quelques années comme les jalons musicaux des années 2000 ? Exactement comme Bowie a pu être celui des 70's, et Prince, celui de la décennie suivante... Je pensais à ça l'autre jour. Et plus ça va, plus j'y crois dur comme fer.