Il paraît que personne ne parle jamais de la musique de Nina Kraviz. Que la critique techno internationale, ce panier de priapiques pataugeant dans sa fange de misogynie, n'aurait d'yeux que pour sa moue de modèle glacé et moquerait allègrement son talent en colportant la légende selon laquelle son album aurait été ghostwrité par son boyfriend Ben Klock.
Pour la simple et bonne raison qu'on trouve ledit album modérément brillant mais ponctuellement mystérieux comme du Villalobos, on se désolidarise totalement de la débauche de fiel: si la musicienne / dentiste sibérienne fait des interviews dans des bains moussants, c'est bien évidemment pour garder un peu de son précieux temps pour continuer à tâter du modulaire en studio; si elle affectionne de regarder l'horizon "le duckface au ralenti cheveux aux vents", c'est qu'elle se pose beaucoup de questions quant à sa place dans l'immensité de l'univers.
Plaisanterie à part, elle sort un nouveau gros double maxi sur Rekids qui n'est pas exempt de moments embarrassants (Nina aime beaucoup la poésie) mais qui s'ouvre sur un "Desire" tempétueux, monolithique et bien bitchy qui superpose exactement tout ce qu'on aime dans la techno Berghain et tout ce qui nous fait frémir dans la house pupute. C'est bien joué, quoi.
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