La première chose qu'on remarque en écoutant le pas mal attendu (chez nous en tout cas) nouveau LP des excellents Juju & Jordash, c'est l'avalanche de samples idiots et son de synthé MIDI totalement décomplexés qui se sont glissés entre les nappes deep techno et les basslines mutines.
Flûte de pan de Fairlight, flutiau plexiglass, slap bass en carton, Clean-Cut a des faux airs de Larry Heard revu et corrigé par Art of Noise, Thomas Dolby et Jean-Michel Jarre (époque Zoolook) et en tant que fétichistes avides de ces vilains sons et consommateurs forcenés des trois artistes sus-cités, ça nous fait forcément plaisir.
Connus pour leur amour et leur usage très versatile du matos vintage, Gal Aner et Jordan Czamanski n'en sont pas à leur premier méfait synthesthétique - les précédents Major Mishap et Techno Primitivism était gorgés d'idées pas mal bizarres et de plans pas mal incongrus - mais derrière son bel artwork et ses clins d'oeil appuyés aux mille et une folies des Burrell Brothers sur Nu Groove, Clean-Cut cache un projet esthétique bien plus ambitieux et bien plus singulier, du genre qu'on qualiferait sans coup férir de conceptuel, post-critique ou viriliesque s'il était signé par un plasticien raté ou Onehotrix Point Never. Autrement dit, on en reparle si on arrive à démêler le merdier.
Le "Deadwood City" ci-dessous est le premier extrait de l'album écoutable en entier. Sortie prévue le 19 novembre sur Dekmantel.
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