Petit conseil à l'attention du lecteur, qu'il soit comme nos pommes admirateur de longue date de John Tejada ou de passage sur cette page pour d'autres raisons plus circonstancielles: ne lisez surtout pas le laïus qui accompagne l'annonce de la sortie prochaine sur Kompakt de son xième album solo, Signs Under Test. A l'instar de ces textes de présentation hyper théoriques qui ont la facheuse manie de rendre les visites des grands raouts collectifs d'art contemporain bien plus pénibles et prétentieux qu'elles ne le sont souvent en réalité, ça risquerait en effet d'être contreproductif: l'Américain y parle de son amour de l'analogique, de son usage des machines en dur et du charme unique des "chancelances caractéristiques de la bande" qu'il n'a pas manqué d'utiliser pour s'enregistrer.
Autrement dit, quand bien même Tejada déplore lui même la banalité de son discours ("Everything is built from the ground up using hardware synths—mostly analog, but that's a bit annoying to say nowadays"), il nous tient là le même discours que 95% des producteurs de house et techno à la mode et ça devient de plus en plus énervant à lire parce qu'à chaque fois, on a l'impression que le monde des possibiltés se réduit un peu plus autour de trends et de règles tacites un peu plus stériles et saugrenues.
Et c'est d'autant plus dommage que pour ce qu'on en a entendu, Signs Under Test ne cède rigoureusement rien à la mode et aux règles tacites de la techno branchée; posé pile-poil entre ses propres oeuvres récentes, la grande techno à écouter de la première moitié des années 90 (B12, As One) et les plus belles mélopées de Plaid, le premier extrait ci-dessous a même des airs de classique instantané. On renvoie donc le lecteur au titre de l'album, qu'on traduira par "les signes à l'épreuve" et dont il n'est pas impossible qu'il nous mette en garde contre les mots et les beaux discours.
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