Le vrai freak underground allemand,  celui qui survit loin des cabinets d'achitecture et du Berghain, est trop méconnu. Trop bricolo, trop provincial, trop allemand peut-être, ce vivier vivace de mecs attifés en kway/birkenstock 350 jours par an pond ses merveilles sans faire de vagues pendant que le reste du monde n'a d'yeux que pour les ancêtres Kraut ou les soldats de la minimal. Bien sûr, il y a toujours le long et lent succès d'estime de Mouse on Mars, qui ont trouvé leur petit équilibre commercial en bourrinant dans les festivals. Mais en dépit de leurs efforts prosélytes via Sonig, la forêt qui vivote toujours derrière sur les catalogues Staubgold, A-Musik, Karaoke Kalk, Monika Entreprise ou Bureau B peine à faire valoir ce qu'elle est: la seule vraie héritière des communautés intoxiquées Krautrock des années 70.

Actif depuis le milieu des années 90, Guido Möbius (pas de parenté biologique avec le Dieter de Cluster) est parmi les acteurs les plus actifs mais aussi les plus discrets de ce royaume de quat'sous. Affilié aux gars de Sack & Blumm, cet amateur de pop à trompettes autant que de dantesques dissonances a sorti une poignée une poignée d'albums tous excellents mais dont aucun n'a brisé le plafond de verre pour arriver en première division. Vu la verve et la brillance de son nouveau Spirituals, on espère bien que ça va changer: tous ceux particulièrement qui désespéreraient d'écouter un album de Mouse on Mars sans frémir à l'affleurement des mauvaises idées (ok, Parastrophics était vraiment pas mal) feraient bien de se pencher sur ce gros opus mystique autant influencé par la house que par Dada ou le black metal, dont la sortie est programmée début juillet.

La preuve par le gros morceau qu'est "Godhead Appears", tranche psyché tenue et impressionnante dont les mots sont tiré d'un des Evangiles. 

 Tout ça pour dire que y a pas que Dan Deacon dans la vie, il y a aussi les gens qui lui ont donné des idées. 

Godhead Appears

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