Comme une nuée de poudre jetée dans le vent depuis quelques années, un son pluriel se répand aussi vite que les capitaux fusent entre les indices boursiers du monde entier. Feyona Naluzzi aka Pheeyownah revendique une esthétique curieuse, issue de différents horizons. Née de parents ougandais exilés en Suède dans les années 80, Naluzzi grandit au pays des caribous dans une période prospère et porte aujourd'hui une esthétique labélisée "global sound". Une étiquette vague, utilisée par une presse spécialisée démunie face à l'ambivalence des sonorités qu'une floppée d'artiste pop s'amuse à exhiber. En exploitant des sonorités régionales avec des musiques traditionnelles, dans le sillon de la dance music hybride et montée à sauce hip-hop-R'n'B des labels jumeaux Night Slugs-Fade To Mind, un nombre croissant de musicien pervertissent les appartenances géographiques de musiques aux codes auparavant bien définis.
Sur zero9zero9, son nouvel EP à paraître prochainement sur Labrador, Pheeyownah (prononcer "Fiona") catalyse singulièrement des sons post-dubstep d'Hyperdub entre Burial et Cooly G et celui, d'artistes pop comme Fever Ray, ténébreux et fantomatiques. En Suède, la déferlante hip-hop s'est immiscée dans la culture populaire à partir de la fin des années 80 en même temps que les autres grands pays d'Europe, pour aller se nicher jusque dans les charts pop à la fin des années 80/au début des années 90.
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