On ne sait pas trop quoi faire du cas Abra. En juillet dernier, la jeune membre du label/collectif d’Atlanta Awful Records sortait Princess, maxi appelé à lui assurer un surplus de reconnaissance et de confirmation auprès de ses pairs. Son R’n’B D.I.Y tendance Psychedelic Furs y trouvait alors une forme d’embellissement formel (mieux produit, mieux maîtrisé que ses disques précédents), tout en épaississant paradoxalement le mystère autour de son étrange pouvoir d’attraction (et à ce titre, sa performance au dernier Pitchfork Festival à Paris, seule munie de son laptop, de sa voix et de ses hooks ravageurs, mettait en exergue sa singularité tout en la tenant à distance).
Sa nouvelle vidéo, qu’elle a elle-même réalisée, confirme cet état de flottement et de fascination mêlés : dans un mélange de fête, d’alcool et de langueur, Abra vagabonde à travers New-York dans les quartiers de Bushwick et d’Harlem, danse lascivement en appart’ tandis que le morceau "Pull Up" passe par-dessus les images et semble ne pas se décider entre mignonnerie pop r’n’b 90’s et hédonisme du futur. On ne sait pas ce que fera la postérité d’Abra, ni même si elle explosera véritablement à la face du monde un jour. Pour l’instant, on se contente de ce qu’elle peut nous offrir comme doses de frissons et d’incertitude, en se confortant dans l’idée qu’elle est aujourd’hui la revendeuse indie pop avec la meilleure came sur le marché.
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