Au départ, j'avais très envie de me moquer de tout ce qui entoure le collectif nébuleux Caught by the River. Sur la page d'accueil du site, on y trouve par exemple cette présentation aberrante : "Caught by the River a commencé comme une idée, une vision et un rêve éveillé partagés entre amis lors d'un après-midi de printemps. Le concept était d'établir un lieu de rencontres en ligne pour des excursions non-digitales : marcher, pêcher, penser, regarder. De la bière et des chants d'oiseaux. Le but était - et est toujours - d'échapper au train-train quotidien et de se reconnecter avec la nature. Trouver de nouveaux rythmes. Vivre".
Je ne sais pas trop comment "vit" justement la moyenne des quarantenaires urbanisés et si ce genre de déclaration a tendance à toucher une corde sensible chez une démographie en mal de reconnection avec les vraies valeurs de la vraie vie, mais personnellement, ce genre de pseudo manifeste vaguement new age a plutôt tendance à me filer des aigreurs d'estomac (je soignerais bien ma douleur avec des huiles essentielles, mais ces mangeurs de légumes vapeurs me proposeraient sûrement de les rejoindre dans leur secte parfumée à l'eucalyptus).
En fait, j'ai toujours très envie de me moquer de toute cette bande, mais j'ai aussi un peu envie de parler de leur musique. Car en plus de s'être récemment lancé dans l'édition (premier ouvrage sorti : L'eau et le ciel, lol), édité un fanzine, vendu des fringues, organisé des évènements et des festivals à travers l'Angleterre (le thème commun étant les fleurs, en gros), Caught by the River vient de créer un label de musique du même nom, et s'apprête à sortir le premier album de Be, One, projet collaboratif entre Kev Bales et Tony Foster, connus pour avoir notamment travaillé avec Spiritualized, Julian Cope, Dave Gahan ou Mark Lanegan.
Jusqu'ici, rien de grave, si ce n'est que le disque, rempli de field recordings (FORCÉMENT), s'attache à retranscrire le "son d'un été anglais du point de vue de l'un des membres les plus importants du règne animal : l'abeille". Le premier extrait disponible, en écoute ci-dessous, nous met donc sur la voie d'un album de drone music versant bégonia, un peu comme si Spacemen 3, au lieu d'aller se défoncer à l'héroïne dans la campagne anglaise dans les années 80, avait décidé de faire un tour en Charente-Maritime du côté de l'Espace des Possibles et de se nourrir exclusivement de tofu. D'ailleurs, les autres musiciens présents sur l'album qui sortira en février 2016, ne sont autres que Jason Pierce, Youth, et Amiina, qui officie régulièrement dans la section des cordes de Sigur Ros.
Pour les plus téméraires, vous pouvez pré-commander l'album One par ici. Un premier extrait est en écoute ci-dessous :
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.