La chance de David Shaw, c'est son grain de voix. Il se trouve qu'il est tout proche de celui de Dave Gahan, moins le fameux devenir-chèvre qui gâche (très) légèrement l'organe sensationnel du frontman de Depeche Mode depuis qu'il arrêté de se piquer (NB pour les Depeche Mode Maniacs qui passeraient par là, vous me faites pas peur).
Vu le goût du Parisiano-mancunien pour la new-wave en général et - manifestement - Depeche Mode en particulier, c'est comme un cadeau du ciel. Pour son premier LP sous son nom (le "The Beat" après l'esperluette, c'est comme le Computer Band de Jackson, c'est dans sa tête), l'ex Siskid abandonne officiellement les arpeggiateurs de la techno robuste qui a fait sa réputation pour les arpeggiateurs de la techno pop pure et dure et sa belle voix fragile n'est pas le moindre de ses atouts.
A la différence de celles de ces ex pousse-vinyles passés à l'habillage coldwave pour la simple opportunité de se saper en noir, sa reconversion sent fort la vraie nostalgie intime. La preuve par les références, il reprend The The et cite Daniel Ash de Bauhaus et Tones on Tail, Colin Newman de Wire et Martin Hannett en gourous personnels et vous conviendrez que c'est le genre de trucs qu'on n'apprend pas au Social Club. Alors bien sûr, une discothèque classe n'a jamais fait un bon musicien et la techno épaissie aux maxis de la Factory, à Depeche Mode et aux relents poisseux du Vieux Sud est un machin éculé depuis dix ans, mais on a quand même envie d'y croire - surtout que le morceau-titre qui clôt l'album est une foutue tuerie.
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