L'univers du quartet tokyoïte Crystal est émimment geek: un macramé très serré et très rigoureux de lignes, d'images et d'influences musicales très précises qui concentre formes typique des premiers jours de l'animation sur personal computer, trésors de la pop synthétique japonaise à son pinacle hirsute et avant-gardiste et pépites de l'electrofunk assisté par implémentation MIDI...
Le seul souci (mais on pourrait débattre très longtemps de savoir si c'en est un ou pas) des accrétions sommes toutes très fun que la bande de Ryota Miyake nous donne à entendre est que le public non-informé en général et occidental en particulier n'a pas forcément toutes les clés pour les déchiffrer. On se contentera donc pour précipiter la conclusion de cette notule (dont le propos est avant tout de vous faire écouter un morceau de musique) de comparer la musique que jouent nos quatre otaku étrangement sexy à celle de Oneohtrix Point Never: de la musique qui marche autant pour taquiner Baudrillard que pour se faire un fix de nostalgie coupé aux meilleurs adjuvants critiques disponibles sur le marché.
A la fois hyper contemporain (beat et bassline évoquent autant les Autechre récents que la fine fleur du future garage actuel) et hyper référencé (toutes les nappes ont quelque chose à voir avec le Technodelic de Yellow Magic Orchestra), cet inédit troussé pour SND.PE VOL.03, la nouvelle compilation du label parisien Sound Pellegrino, voit tout de même le quartet s'éloigner de quelques dizaines de centimètres de son pré carré de confort, notamment quand il plonge ses refrains dans une flaque de dissonance. La musique synthétique qu'on entend là ne ressemble à peu près à rien de connu et en bon suckers qu'on est pour tout ce qui est à peu près inouï, on trouve ça pas mal excitant.
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