Mais qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête de Kazu Makino et les frères Pace pour pondre une telle ignominie?

Quand je parle d’ignominie, il ne s’agit pas seulement de ce clip inepte, ce morceau savonneux que même Mylene Farmer n’oserait pondre. Il s’agit ici de la tournure générale qu’a prise ce groupe depuis le ridiculement mièvre 23, presque pardonnable en raison d’une prod soignée et d’une clémence envers un groupe à la carrière respectable.

On a souvent reproché à Blonde Redhead de n’être qu’une pâle copie de Sonic Youth. Et bien à l’heure actuelle, être une pâle copie de Sonic Youth c’est déjà être à un niveau que beaucoup de groupes aimeraient atteindre. Et si faire du sous-Sonic youth n’est pas un crime en soi, Blonde Redhead était de loin le meilleur groupe dans cette catégorie.

Il est bien loin le temps des guitares, de l’influence No-Wave et de la bienveillance de Guy Picciotto à la production.

La trajectoire tordue qu’ont empruntés les trois New-Yorkais pourraient s’expliquer par un changement de label en 2004, passé de Touch & Go à 4AD pour sortir le très mélodique (mais néanmoins réussi) Misery is Butterfly.

A mon humble avis, le pétage de durite est arrivé deux ans plus tôt, lorsque la semi-depressive Kazu fait une terrible chute de cheval et finit piétinée par sa monture. Cet accident qui a failli lui couter la vie et lui a accessoirement valu une machoire bionique semble avoir traumatisé à jamais la japonaise.

Depuis ce drame, elle voit des chevaux partout et a entrepris un projet fou: faire de la musique pour ses animaux favoris. On se dit que les deux jumeaux italiens n’ont certainement pas envie de la contrarier et cherche inlassablement à coller aux goûts musicaux du meilleur ami de l’homme. Des morceaux sucrettes, pour trotteurs déprimés comme un soir de défaite à l’hippodrome d’Auteuil. Je ne vois que cette explication à l’horreur que je viens d’écouter.

Penny Sparkle est un album pour les canassons, les bourrins, les tocards. Mais certainement pas pour nous.