Le processus fut long et douloureux, mais on peut dire qu'on y est pour de bon : la France a enfin appris à aimer ses héros disco, library ou synth music des années 70 et 80. De la même manière que les illuminés de la bande dessinée SF autour de Métal Hurlant (Moebius, Philippe Druillet, Mézières, Jodorowski et son Dune jamais réalisé sur lequel un documentaire vient justement de sortir au cinéma) prennent enfin acte de leur influence sur la science-fiction mondiale (Alien, Mad Max, Star Wars...), notre petit peuple complexé reconnaît enfin l'importance de ce qu'elle a longtemps considéré comme les bas-fonds de sa musique électronique. La comparaison entre les deux n'est évidemment pas fortuite : science-fiction et musique d'avant-garde de cette époque étaient deux mondes étroitement liés.
Qu'il s'agisse de compilations étrangères (Minimal Wave, Permanent Vacation...) ou hexagonales (Born Bad), nombreux sont ceux qui sont partis à la recherche des artefacts perdus, oubliés ou même reniés de la musique française : space disco, space rock, post-disco...Tout un panel de genres dont on sait qu'ils ont pullulé aux États-Unis et en Allemagne mais dont on redécouvre seulement l'importance de leur présence en terre de France.
En sortant Cosmic Machine, A Voyage Across French Cosmic & Electronic Avantgarde (1970-1980) sur Because en 2013, Olivier Carrié aka. Uncle O posait en quelque sorte une cerise sur le gâteau de cette prise de conscience de l'héritage de la musique populaire française des années 70, longtemps égarée entre les Yé-yés et Jacno. Après nous avoir délivré un superbe Dronecast de morceaux space-disco il y a deux ans, le crate-digger français remet le couvert avec un deuxième volet de cette anthologie de la musique futuriste vintage : Cosmic Machine, The Sequel.
Ce nouveau millésime tricolore inclût également des morceaux des années 80 cette fois-ci, avec des groupes comme Stereo mais aussi Roger Roger, légende de la musique d'illustration actif depuis les années 50 ou le groupe de space disco Arpadys. Sa sortie est prévue pour le 20 mai. Et en attendant de pouvoir toucher des doigts la cuvée qui sortira une nouvelle fois chez Because, on vous a fait une petite sélection subjective et non-exhaustive de nos morceaux préférés de la compile.
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