Chose assez rare pour être soulignée, Maelstrom n'utilise aucun des mots du lexique habituel du communiqué de presse techno pour décrire Her Empty Eyes, son premier LP à sortir aujourd'hui.
Rayez donc les éternels "Detroit", "tout analogique","909", "lointaines influences de Drexciya", ou "échos d'EBM" et préférez-leur "Malaga", "Milice", "méditation" et "Milton H. Erickson".
On s'explique. Pour composer son Her Empty Eyes, le co-fondateur de RAAR a eu recours aux techniques d'auto-hypnose développées par le psychiatre américain Milton Erickson afin de d'atteindre un état qui induisait que "penser les morceaux ne faisait plus partie de l'équation".
Une méthode de production simplifiée pour un projet complexe : un roman sonique qui s'attache à décrire en 11 pistes le parcours de Marina, une photo-reporter, pendant la guerre d'Espagne.
La trajectoire de Marina est complexe et sa transcription sonique sèche, directe, parfois presque bruitiste - on pense brièvement à Vatican Shadow et son electronica milicienne -, à d'autres moments plus ambiante, tirant en permanence plus du côté cinématique que du versant club de la techno.
Du meurtre de Jose Robles aux rencontres de Marina avec Hemingway et John Dos Passos, de la bataille de Jaramar à l'exil de centaines de milliers de républicains à travers les Pyrénées en 1939, Maelstrom raconte la guerre, ses machines remplaçant le Leica de son héroïne.
Les 11 pistes de Her Empty Eyes s'écoutent ci-dessous, vous pouvez vous procurer l'album ici.
