La musique d'Austin Cesear ressemble exactement à la photo ci-contre, soit dit en passant la seule et unique photo de lui dont on puisse affirmer à 100% qu'elle représente bien sa pomme: une soupe basse-résolution et tout à fait floue d'ombres et de lumière brûlée, d'où émerge péniblement une silhouette abstraite, dévitalisée de toute identité.
Dans la musique du Californien, la silhouette, c'est la techno; à l'instar de son contour sur sa "photo de presse", sa présence semble être une sorte de compromis, nonchalamment concédé au consommateur de dance music qui ne saurait s'engager dans l'écoute d'un disque sans beats ni répétitions.
Mais comme dans la musique de Basic Channel ou d'Actress - ce dernier étant en passe de devenir le Père tutélaire le plus influent de sa génération - la silhouette dans le fond de l'image importe moins que le tapis de végétion floue dans laquelle elle se perd. De fait, rien n'importe ici à part la matière, étalée en abondance de manière à créer des paysages abstraits, riches en reliefs et depressions, où l'oeil - pardon, l'oreille - peut errer à loisir. Comme une évidence, le petit clip ci-dessous, réalisé par un certain Paul Clipson et dont la press release de West Side, le mini-album à sortir sur Public Information dont est extrait "La Paloma", nous apprend qu'il vient de collaborer avec Grouper, ne représente pas grand chose et a été tourné sur pellicule 16 mm, de manière à privilégier les jeux de grain et les enfilades de flares. Au sujet des flares et de la manière dont ils peuvent nous éclairer sur le sujet de la musique électronique actuelle, je ne saurais d'ailleurs que trop vous conseiller d'aller relire cet article rédigé par ma pomme sur Huerco S il y a exactement un an, et dont l'ouverture théorique reste tout à fait pertinente un an après, et opérante pour la musique d'Austin Cesear.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.