Voilà un disque qui tombe à pic. Car depuis le 19 avril dernier, c'est comme si la donne avait légèrement changé, comme si le fond de l'air sentait un peu meilleur: le Monde Entier est désormais plein d'estime et d'amour pour la musique disco. C'est con, hein, comme un funky drummer, une bassline bien produite et deux couillons sous des casques de robot peuvent tout bousculer.
Il y a encore un mois, je n'aurais pas donné cher de la peau de ce cette nerderie neo disco signée Bot'Ox et Sidwho. J'aurais loué la beauté du ramage, souligné la formidable précision des emprunts (un peu de Philly pour le beat, un peu de Patrick Adams pour les choeurs et les bricolages, quelques Italiens pour les toms qui font piou piou et les synthés), j'aurais dit "hit" comme j'ai dit "hit" en découvrant les premiers efforts d'Escort ou Azari & III. Mais je n'y aurais pas vraiment cru du fond du coeur.
Trop Sergio Tacchini pour les fans de house, trop pédé pour les fans de Cut Killer, trop italo pour les fans de Philly pur jus, ce formidable "Daylight" aurait fini dans quelques playlists chics et aurait été joué en boucle par Dimitri from Paris mais son destin aurait été, disons, contraint et limité.
Aujourd'hui que la cocotte funky est revenue à la mode (même Tata Yvonne a ressorti sa tenue de lumière quand elle a entendu l'autre jour à la radio l'inimitable son de guitare de "Spacer"), on a toutes les raisons d'espérer. Vraisemblablement sensible à l'artisanat funky, le Monde Entier qui a fait une fête à "Get Lucky" a toutes les cartes en main pour célébrer ce "Daylight" luxuriant et produit au poil dans un studio plein de beau bois, de machins à lampes et de transistors. Ou alors c'est à n'y plus rien comprendre. Tout le monde court chez I'm a Cliché avec un billet.
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