C'était au milieu de l'année 2012, c'était inattendu, c'est un moment qu'on n'a jamais oublié: la première fois qu'on a entendu "Mystery of Love" de Dream 2 Science chez un disquaire de la rive gauche, à très faible volume, alors qu'on browsait le bac à cd soldés de la section "punk hardcore" en espérant tomber (comme toujours) sur un vieux pressage du Super Roots 3 des Boredoms.
Immédiatement la merveille, publiée à l'origine en 1990 sur un minuscule label new-yorkais mais fraîchement rééditée par les hollandais de Rush Hour, est devenue un morceau fétiche pour l'auteur de ces lignes, en même temps que pour tout un tas de pieds tendres à travers le monde qui se reconnaîtront sans doute dans cette phrase.
Produite par Ben "Cozmo D" Cenac, producteur new-yorkais confidentiel à l'oeuvre riquiqui dont les débuts remontent au trio electro Newcleus, "Mystery of Love" est pourtant le contraire d'un banger: plutôt une douce folie deep house, à la limite de l'ataraxie ambient, qui évoque comme une évidence un Larry Heard qui aurait trempé les fesses un peu trop longtemps dans la Méditerranée et, surtout, un peu trop écouté Prefab Sprout.
On est donc très aux anges d'annoncer que Rush Hour republiera tout bientôt Bang The Drums, unique album d'un autre projet de Cenac appelé Push / Pull initialement paru en 1990, soit exactement la même année que le mini-LP éponyme de Dream 2 Science. Présenté par le label comme un mélange du son typique, reconnaissable entre milles machins obscurs de la house américaine du début des années 90 de Cenac et de la house "africanisante" et hyper atmosphérique de No Smoke (si vous n'avez jamais entendu parler de ce duo britannique, rassurez-vous, votre cas n'est sans doute pas isolé), Bang The Drums promet des heures et des heures de rêveries postmodernes et de danse extatique en solitaire. La preuve avec les trois extraits ci-dessous, tous plein de soli d'instruments ethniques (ocarina, flute de plan) modélisés dans des synthétiseurs MIDI de mauvaise qualité et dont le plus flamboyant, "Zanzibar", ressemble très exactement à la rencontre entre Mr. Fingers et Wally Badarou. C'est dire si c'est beau.
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