Le retour d'entre les morts de Sleater-Kinney annoncé le 20 octobre dernier, on a l'a d'abord pris comme tout bon vieux indie fan qui se respecte: la promesse d'un ressurgissement inespéré de nos émotions pures de jeunesse, quand l'écoute en boucle de Dig Me Out sur le discman nous donnait simultanément l'impression de flotter au-dessus  de nos concitoyens fans de nu metal et d'accéder temporairement au Domaine des déesses faiseuses de boucan (domaine qui nous était bien entendu interdit pour cause d'excrétion en masse l'hormone mâle autour de la quinzième semaine de grossesse).

Puis les semaines, les interviews sur Reddit et les posts kikoo sur Facebook passant, on a commencé à douter: les Sleater-Kinney revenues parmi les vivants n'étaient-elles pas en train de se joindre in fine, au nez et à la face des activités parallèles plus que dignes de Corin Tucker et Carrie Brownstein,  au cortège des reformations infâmes et infâmantes qui saccagent leur postérité pour les pépettes à grands coups de concerts hyper onéreux remplis de gens bedonnants et gris, de photos retouchées et de disques médiocres et totalement inutiles? 

Une chose est sûre en tout cas: No Cities to Love, leur huitième album à sortir sur Sub Pop en janvier, aura fort à faire pour justifier ce retour aux affaires 10 ans après le sommet absolu que fut le monstrueux The Woods en 2005. Les deux premiers extraits entendus - dont le tout chaud "Surface Envy" ci-dessous - n'ont rigoureusement rien de déshonorant mais le doute demeure total quant à leur raison d'exister en 2014 - pardon, 2015. La question qui se pose donc très essentiellement est la suivante: Sleater-Kinney seront-elles celles qui déjoueront la malediction de ces vieux groupes adorés qui ressuscitent pour finalement nous faire douter sur les raisons qui nous les ont fait aimé en premier? J'ai déjà ma petite idée sur la réponse mais je vais la garder pour animer ma prochaine nuit d'insomnie.

Surface Envy

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