Avant que le web ne fasse de chacun d’entre nous un pirate potentiel, quelques fanatiques se relayaient aux quatre coins du monde pour garder une trace audio des concerts de leurs artistes préférés.
Une fois couchés sur bandes, puis sur disques, ces enregistrements, baptisés “Bootlegs” – terme qui date du temps où l’on transportait tout ce qui pouvait être illicite dans ses bottes -, font le tour des collectionneurs, s’achètent parfois à prix d’or, voire sont considérés comme faisant partie intégrante de la discographie des artistes piratés.
C’est cette histoire d’une pratique avant tout motivée par la passion qu’Alain Gaschet, lui-même pirate patenté, raconte dans son livre “Bootleg: Les flibustiers du disque“.
L’auteur s’est décidé à écrire au moment où la justice l’a rattrapé. Balancé par des ex-camarades, il est condamné à un an de prison avec sursis pour “contrefaçon” et attend maintenant de savoir le montant de l’amende qui risque de lui être attribué.
Il a par ailleurs monté un site, le “Bootleg Museum” et s’organise une petite tournée de conférences pour venir raconter son histoire un peu partout en France.
Chez The Drone, on s’est dit que l’occasion était trop belle de tester la légalité de notre travail. Nous sommes persuadés d’être cleans, mais on ne sait jamais. Nous avons donc demandé à Alain Gaschet de nous faire une petite visite et de nous donner son avis. Voici sa réponse.
“Après avoir fait un petit tour sur le site, la réponse sera sans doute ambigüe : est-ce un délit ou non de rediffuser des vidéos prises sur Youtube ? Je donne moi aussi pas mal de liens sur mon site, et un certain nombre ont été désactivés depuis trois semaines. Vous donnez vous même une partie de la réponse : Prince (ou les avocats qui représentent ses intérêts) ont fait sauter un bon paquets de vidéos de Youtube, diffusées “sans son accord”…
Quand on sait que les groupes et même certaines majors ne se gênent pas pour mettre eux-mêmes certains bandes en circulation (et ça même bien avant Youtube et Internet) on mesure la complexité de la question. Si la bagarre dure depuis si longtemps; ce n’est pas pour rien ! Donc, en théorie, tout ce qui ne vient pas clairement et directement d’une major est passible des mêmes poursuites que moi : ‘contrefaçon par diffusion d’oeuvres non autorisées en bande organisée’. Rien que ça !“
Chouette… Merci Alain.
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