Bousculade tragique et overdoses à répétition: c’en est presque fini des méga-raves Electric Daisy. Organisé pour sa dernière édition au Los Angeles Memorial Coliseum and Sports Arena, le festival américain accueillait pas moins de 180 000 têtes blondes montées sur ressort, qui ont littéralement rejoué le drame du Heyzel en casquette et bandana fluo.
Le 29 juin dernier, le L.A. Times rapportait la mort de la jeune Sasha Rodriguez, et l’hospitalisation en urgence de quelques 120 teufeurs qui avaient eu la main lourde. Ce matin, c’est une commission publique qui a été nommée pour déterminer si, oui ou non, le Coliseum californien résonnerait un jour à nouveau au son des musiques électroniques. En attendant le couperet, le lieu restera porte close.
Vu d’ici, les faits ont un arrière-goût de tollé façon Larzac, “les free parties et la drogue”, sur fond de débat sur le plateau de Ciel, Mon Mardi! Mais la vraie question, c’est que se passe-t’il aux Etats-Unis avec la techno? Cette dernière étant après tout née sur les terres de l’Oncle Sam, nous pourrions présumer d’une certaine “éducation” et d’un peu d’expérience quand à l’organisation de tels événements. Mais non, 180 000 mômes chargées comme des mules, à 75$ le ticket d’entrée, dans un stade face à un DJ, quoi qu’on en dise, ça fait quand même des ronds.
Derrière ce sentiment de quasi-amateurisme, peut-être se cache-t’il un phénomène plus neuf qu’on ne l’imagine. Après 20 ans d’hégémonie de l’indie rock, une génération en mal de pétages de plombs semble effectivement avoir voté pour un nouveau type de rock star, et Steve Aoki, Boys Noize ou encore Justice en sont les têtes de pont. En témoigne le docu fourre-tout, sortie cette année, The Electro Wars, que nous avons longtemps hésité à chroniquer sur ce blog, et qui enfin trouve la place qui lui est due.
Ne nous abattons pas, si cette histoire des raves américaines suit les traces de ce qui s’est passé en Europe 20 ans plus tôt, la chute est relativement prévisible: quelques interdictions et débats sulfureux devraient devraient pousser comme des psylos sur les plateaux de la Fox, et tout ça finira bien, en campagne de prévention anti-MDMA. Tout ce qu’on peut leur souhaiter de mieux, c’est qu’ils évitent les reportages “découvertes” auxquels nous avons eu droit…
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