“Et l’Eternel lui dit : C’est pourquoi quiconque tuera Caïn sera puni sept fois davantage. Ainsi l’Eternel mit une marque sur Caïn, afin que quiconque le trouverait, ne le tuât point” (Genèse 4:15).
La “marque de Caïn”, dans la tradition biblique, est le signe adressé par Dieu aux hommes afin qu’il ne leur vienne pas l’idée de venger le meurtre d’Abel, qui, comme chacun sait – même ceux qui ont séché le cathé – a été assez brutalement tué par son frère, Caïn. On peut y voir un signe ancien de la lutte contre l’auto-justice, mais la réalisatrice Alix Lambert – par ailleurs ex-membre des staffs de scénaristes des excellentes séries Deadwood et John From Cincinnati – a décidé d’aller plus loin.
En choisissant de baptiser son documentaire (réalisé en 2000) The Mark of Cain, elle nous donne une idée précise de son sujet: les traces visibles qu’arborent ceux qui sont sorti de la légalité, par la violence, bien souvent, et qui leur servent à la fois de protection et de malédiction. Protection, car, en les murs des joyeuses prisons russes où se déroule toute l’action du film, il vaut mieux montrer clairement ses couleurs, son rang au sein de l’institution, son parcours et le crime qui a entrainé l’incarcération. Malédiction, car les tatouages indiquant tout ces éléments vous poursuivent une fois retourné dans la vie civile.
Là où le film fait très fort, c’est qu’au prétexte de nous initier à une pratique historique en voie de disparition, et à sa signification – les tatouages sont donc la carte d’identité du détenu -, il parvient à nous décrire le climat édifiant des prisons russes, parmi les plus surpeuplées du monde, où l’on vit à 35 par cellules, où la violence est à peu près la seule loi en vigueur et où l’on a pour seule nourriture une soupe aux composants inconnus. Par ailleurs, il nous donne également une idée de l’état de la criminalité russe, qu’elle soit organisée ou non.
David Cronenberg ne s’y est pas trompé et s’est d’ailleurs inspiré de The Mark of Cain pour son Eastern Promises (Les Promesses de l’Ombre, chez nous), tout comme son acteur principal, Viggo Mortensen. En attendant Eastern Promises 2, qui doit apparemment se faire un de ces jours, l’intégralité de ce très étonnant documentaire est à voir ci-dessous:
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