Ca fait partie des incontournables du folklore US. Tous les jours, dans un lycée quelconque du Connecticut ou du Maryland (ou du Texas, hein, c’est comme on veut), un élève se tourne vers son camarade de classe et lui dit: “tu savais que si tu regardes Le Magicien d’Oz et qu’en même temps tu mets Dark Side of the Moon, les deux se synchronisent ?” Et ce, depuis des générations. C’est à peu près aussi fameux que le Bunny Man, en moins terrifiant.
Outre le fait d’avoir servi d’excuse à des wagons entiers de freshmen pour passer un après-midi à fumer des joints en devisant sur le potentiel érotique d’une Judy Garland au pic de son adolescence, la rumeur a alimenté sans relâche cette bonne vieille usine à bullshit qu’est l’Internet.
Des sites entiers lui sont consacrés, et la fiche Wikipedia dédiée au phénomène (communément appelé Dark Side of the Rainbow), regorge d’explications psychologisantes.
Certains y voient notamment l’application pratique de ce que Carl Jung appelait la “synchronicité” – deux évènements sans lien apparent se produisent simultanément, et prennent subitement du sens pour celui qui les observe.
D’autres avancent au contraire qu’il ne s’agit là que d’une manifestation d’apophénie collective – la tendance qu’à le cerveau humain à voir un schéma dans un ensemble d’éléments, en écartant tout ce qui n’y correspond pas pour, à l’inverse, ne garder que ce qui prouve son existence.
Les dénégations répétées des membres de Pink Floyd sur le sujet n’y ont d’ailleurs rien changé, une grosse frange de leurs fans sont persuadés que tout cela est fait exprès (même les paroles, qui coïncideraient parfois avec ce qui se fait ou se dit à l’écran). D’où une interminable litanie de débats sur la meilleure façon de synchroniser le tout: au second ou au troisième rugissement du lion de la MGM ? Quand arrive le fondu au noir ? Quand les crédits démarrent ?
C’est mignon. Idiot, certes, mais mignon.
Bref, ce qui nous amène aujourd’hui à évoquer cette urban legend vieille de plus de trente ans, c’est la petite trouvaille qu’ont faite nos camarades de Daily Swarm: en bons limiers du web qu’ils sont, ils ont déterré une vidéo vieille de quatre ans, The Dark Side of Oz, dans laquelle un ingénieur du son nommé Brian Pugh a donc collé les deux oeuvres pour tout ceux qui auraient l’envie de tester le truc à la maison sans s’emmerder à sauter du lecteur DVD à la platine.
C’est à voir ci-dessous:
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