Ok, voilà un projet intéressant. Si les studios B.C. ne sont pas aussi légendaires aux yeux de l'Histoire du rock que Compass Point, Studio One ou Sound City Studios, une liste rapide de quelques-uns des disques qui y ont été enregistrés devrait vous y faire voir un peu plus clair sur la raison qui a pu motiver les documentaristes Ryan Douglass et Sara Leavitt à y consacrer un film entier: Future Shock de Herbie Hancock, Bad Moon Rising de Sonic Youth, "Change the Beat" de Fab Five Freddy, Torture Garden de Naked City, Total Destruction d'Unsane, Love of Life de Swans, Wow 2 des Boredoms... En fait, à bien y regarder, B.C. est sans doute le studio new-yorkais indépendant le plus important des années 80.
Fondé en 1979 par Martin Bisi de Material comme un lieu d'expérimentation pour le groupe, sponsorisé aux premiers jours par Brian Eno puis par les commandes de Bernard Zekri pour Celluloïd, ce petit studio enterré à proximité du Gowanus Canal, à Brooklyn, a d'abord servi de couteau suisse à Bill Laswell aux premières heures de la world music (Touré Kounda, The Last Poets...) avant de devenir le repère de choix de l'underground new-yorkais, qu'il soit no-wave (DNA, Lydia Lunch), hip-hop (Afrika Bambaataa, Fab Five Freddy), free jazz (John Zorn et son archipel) ou tout ça à la fois.
En d'autres termes, l'histoire emmêlée de B.C. et de son gourou Martin Bisi (toujours au taquet sur la bizarrerie) se superpose presque exactement sur celles du tourbillon Bill Laswell et de la scène Downtown des années 80, et on peut difficilement faire plus séminal que ça. Autant dire que Sound and Chaos, qui promet en outre des entretiens extensifs avec Michael Gira, JG Thirlwell (Foetus), John Zorn, évidemment Bisi et Bill Laswell eux-mêmes, nous fait très envie. On vous promet d'en reparler dès que le film est dispo à la VOD ou qu'une projection est organisée sur le sol français.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.