Pas besoin de parler italien pour comprendre d'office que la musique de Succhiamo (j'ai quand même passé un petit coup de google trad par-dessus : en français ça veut dire sucer) cause de trucs plutôt licencieux et pas très catholiques : il suffit d'écouter les feulements féminins des premières secondes du morceau-titre ci-dessous pour voir que la langue de nos voisins transalpins est de toute façon assez transparente à nos oreilles.
Duo composé de Paula de JC Satan et de Théo du label Simple Music Experience (dont on reviendra très vite vous conter les errances bordelaises), Succhiamo vient de sortir sur Antinote un deux-titres d'EBM salace (dont on ne sait pour l'instant si c'est un one shot ou non), qui rappelle la scène des asperges avec Jane Birkin et Joe Dallesandro dans Je T'aime Moi Non Plus par sa charge symbolique excessivement lascive. Sauf que chez Succhiamo tout ça est bien trop fun pour se prendre au sérieux : en gros, imaginez Jamal Moss dans les tranchées industrielles d'Insane Black Man rehaussé par une bande-son de porno italien vintage - vous savez, ceux avec les costumes deux-pièces, les cadrages "osés" et les poils sous les dessous de bras.
Antinote se traine depuis ses débuts une image de label de musique de piscine, et on pourrait être surpris qu'il sorte aujourd'hui un disque aussi outrancier et crasseux que celui de Succhiamo. Mais c'est oublier que depuis ses débuts, entre la techno tête-culbute de Iueke, la house cocotier-acide de Geena, la pop exotica de Syracuse, la library music duveteuse de Domenique Dumont ou encore les coups de latte de Tolouse Low Trax (dont on attend impatiemment le troisième volume des Decades), le label parisien ne cherche ni la cohérence, ni même la merde à vrai dire. Juste à sortir régulièrement la musique la plus funambule et subrepticement déviante possible, de préférence en hula hoop.
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