En arrivant sur le site du Sónar de Dia, l’herbe synthétique qui recouvre le site est aussi verte que la veille. Il faut dire qu’une armée de fourmis nettoyeuse ramasse constamment les verres et les mégots.
Agoria débute un DJ set d’1h30 en n’oubliant pas de caler So So So de Rone. Dans la foule, contents, on s’amuse avec plein de ballons de plages. Même communion au sein de l’audience dans le hall du SonarComplex, où joue oOoOO, le seul problème étant que le brouhaha du public résonne tellement que l’on n’entend pas grand chose du groupe. Je me rabat alors sur le hip-hop d’Atmosphere, toujours aussi efficace sur scène. S’ensuit un set pas dégueu du Barcelonais DJ Raff. Après tout le Sónar est aussi là pour présenter ses artistes locaux.
Jusque là, l’organisation du festival semble être réglée comme du papier à musique, pour preuve, le service de sécurité relève du bataillon militaire. Il a d’abord les vigiles lambdas, tout de noir vêtus, le crane rasé et les bras croisés. Puis la sécu classe, en chemise blanche avec menottes et matraques. Enfin les types en chemise jaune d’œuf, moustache fournie et barbe mal rasée. Ces derniers ont un rôle de premier ordre puisqu’ils sont cantonnés à la surveillance de la cantine des artistes. Un service d’ordre omniprésent, donc, mais pas pesant pour autant : quelques minutes avant Four Tet, dans les premiers rangs, ça fume/gobe/sniffe sous le regard amusé des vigiles.
La soirée avance, direction Sónar de Noche, dans une série d’immenses hangars paumés dans une zone commerciale à la périphérie de Barcelone. Heureusement qu’il y a les navettes, hein. Notons, parmi les bonnes surprises du festival (comme le fait de n’être jamais fouillé à l’entrée ou qu’il y ait tout plein de chiottes), le manège d’autos-tamponneuses. Pas de grande roue en vue, dommage, il y avait la place pour.
Trentemøller, accompagné de son groupe, donne le coup d’envoi de la soirée. Comme d’hab’, le Danois ne fait pas dans la discretion: gros moyens, des lights partout, ne manquent plus que la cloche géante et on se croirait à un concert d’AC/DC. Tout le monde est au taquet et exulte lorsque retentit Silver Surfer, Ghost Rider, Go!!!.
Escale à SonarLab, l’une des deux scènes intermédiaires, pour un chouette set avec Benji B, DJ résident sur Radio 1. Changement d’ambiance, Dizzee Rascal et son crew investissent la scène du SonarPub. Habitué aux reprises pop, Dizzee Rascal finit sur sa version de You Go The Love de Florence & The Machine devant une assistance visiblement venue pour ça.
Du coté de la scène principale, le SonarClub, Scuba s’amuse sur des platines qui ressemblent au tableau de bord d’un Boeing 747. Après avoir chauffé le public à blanc, il laisse la place à Aphex Twin. Déception, même si Richard D. James a visiblement longuement pensé la scéno de son show, à trop être technique, le set en devient fatiguant et aussi indigeste qu’une paëlla aux frites. Je pars avant la fin, un peu écœuré.
J’évite soigneusement les turbines de Steve Aoki et A-trak pour planter ma tente au SonarCar, une scène installée dans un manège de fête foraine. Les artistes jouent donc entre une Blanche Neige, ses Sept Nains, et quelques animaux de la forêt. J’y découvre Sistema et Henry Saiz, Ibères l’un et l’autre, qui ont le grand avantage de proposer des choses nettement plus finaudes que la paire de producteurs susnommée.
Le bilan du jour: dans cette programmation surabondante, les Espagnols, pourtant pas abonnés à la première division de la techno mondiale, auront su se démarquer. Bravo à eux, mais le meilleur reste encore à venir…
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de nos cookies afin de vous offrir une meilleure utilisation de ce site Internet.