Pour sa 18ème édition, la grande messe électronique barcelonaise s’est fendue d’un advertising gag : “le Sónar est à vendre” peut-on lire sur les affiches. Bonne blague quand on sait que les organisateurs pensent dépasser les 84.000 participants de l’an dernier. Cette campagne de pub originale est incarnée par Mr Samaniego, collectionneur d’art beau briton beau comme un sou neuf, faisant l’article d’un festival que chacun aimerait posséder chez soi. (voir la vidéo en bas de l’article).
L’avantage d’aller à un festival à Barcelone sans parler un traitre mot d’Espagnol, c’est qu’un certain régionalisme allergique au Castillan plane au dessus des têtes. J’exagère à peine : je m’étais renseigné pour assister à la conférence de presse, jusqu’à ce que l’attaché de presse me prévienne qu’elle serait en Catalan. Je penserai à amener ma méthode Victor avec moi la prochaine fois.
Lorsque je me rapproche du Musée d’art contemporain de Barcelone, où se tient le Sónar de Dia, les basses commencent à se faire sentir 3 rues avant le site. Une fois dans la place, à 15h, Toro Y Moi débute son concert au SónarVillage, la scène principale. J’en profite pour repérer les lieux. Quatres scènes, plus du double de bars, un chapiteau avec les derniers joujoux électroniques pour les DJs, une expo d’art, quelques stands pour les partenaires publicitaires, et un type avec un super bouquin, Le Guide des Convenances. C’est Nico, un Français, qui s’est donné une noble mission: remettre au goût du jour les civilités d’usages, en les traduisant à qui veut l’écouter.
Le Sónar de Dia, a prévu de quoi bien divertir le festivalier. Un stand Sephora propose une petite séance make-up pour les demoiselles. Dans une gallerie, sous le musée, il y a une succession de photomatons qui te tirent le portrait pour le recracher sous diverses formes (pixels, 3D, peint au paintball sur une toile, etc). Il y en a même un qui recherche ton sosie parmi des personnalités. Selon l’ordi, je suis Charles Manson.
A 17h, Nicolas Jaar arrive devant une salle comble et un public conquis d’avance. S’enchaine, sur la petite scène du SónarDôme, le live techno-acoustique de The Brandt Brauer Frick Ensemble. Les conditions sont mauvaises : les ingés-son s’arrachent les cheveux pour sonoriser cette douzaine d’Allemands, et les festivaliers chahutent lorsque le groupe part en musique concrète, au point que le pianiste doit s’y prendre à plusieurs reprise pour obtenir un peu de silence. Malgré tout, le public au début rétif, se laisse prendre au jeu et finit par dodeliner gaiement.
Je recroise Nico, seul au bar. Je lui demande si sa quête du savoir-vivre a avancé: “Pas vraiment” me répond-il, mais il garde espoir.
Sur la grande scene, Ninja Tune/Big Dada viennent présenter leurs derniers poulains. Le MC Dels, fait de son mieux pour assurer le show mais ne semble pas faire l’unanimité. Dommage car il livre plutôt une belle performance. Le concert terminé, Offshore entame un DJ set dancefloor qui rameute le public autour de sa cabine. Mais pas le temps de s’éterniser car sous terre, au SónarHall, les deux Anglais Raime font leur entrée avec leur morceau Retread, une espèce d’indus électro, sombre et lente.
La journée se termine avec Eskmo, récente signature de Ninja Tune. Je n’aurais pas au premier abord parié un chorizo sur lui, et pourtant, ce showman San-Franciscain flirtant entre dubstep, grime et break raffle la mise de ce premier jour sur une version de Cloudlight dopée à la créatine.
La suite demain avec le Sónar de Noche.
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